Agriculture Décision sur les sites d'Agroscope

ATS

8.5.2020 - 16:17

Agroscope est fixé sur son sort. Le Conseil fédéral a donné vendredi son feu vert pour les sites d'implantation. L'institut de recherche agronomique fonctionnera avec trois centres principaux et plusieurs stations décentralisées. Posieux gagnera quelque 300 emplois.

Le gouvernement avait un temps envisagé de centraliser Agroscope à Posieux (FR). Face au tollé suscité, il est revenu avec un nouveau concept. Agroscope sera composé d’un site principal à Posieux (FR) et de deux centres de recherche, à Changins (VD) et à Reckenholz (ZH). Plusieurs nouvelles stations d’essais décentralisées s'occuperont de recherche appliquée.

Ce concept a été développé durant deux ans avec les cantons et les filières, a déclaré devant la presse le conseiller fédéral Guy Parmelin. Posieux sera le siège du comité de direction, des états-majors et de l’administration. Il concentrera ses recherches sur la production animale ainsi que sur les denrées alimentaires et la nutrition.

Le site fribourgeois qui emploie aujourd'hui 135 collaborateurs pourrait en accueillir 440 à 450 en 2026, a précisé la directrice d'Agroscope Eva Reinhard. Cela dépendra notamment des activités de laboratoires qui déménagent de Liebefeld (BE) à Posieux et dont la construction dépend en grande partie du canton de Fribourg.

Changins concentrera ses activités sur la protection des plantes de toutes les cultures, les systèmes agricoles durables dans les grandes cultures et l’oenologie. Reckenholz se spécialisera dans l’amélioration des plantes, l’agroécologie et les ressources naturelles. Le regroupement des activités de recherche à Posieux, Changins et Reckenholz renforcera la mise en réseau des chercheurs.

Nouvelles stations

Les stations d’essais visent à renforcer les expériences sur le terrain. Plusieurs existent déjà à Conthey, Pully (VD), Avenches (VD), Wädenswil (ZH), Tänikon (TG) et Cadenazzo (TI).

De nouvelles seront créées dans toute la Suisse. Elles couvriront des domaines allant des cultures maraîchères à l'oenologie en passant par l'industrie laitière, les technologies intelligentes ou l'agriculture de montagne.

Selon les estimations, le total des investissements jusqu’en 2028 devrait s’élever à environ 313 millions de francs. Cela représente à long terme une économie d’environ 36 millions pour le budget fédéral par rapport au maintien du statu quo.

Gains annuels de 13 millions

Dans l’ensemble, cette réorganisation des sites permettra des gains d’efficacité d’environ 13 millions de francs par an. Le Parlement avait insisté pour que ces gains soient entièrement réinvestis dans la recherche. Mais au vu de l'impact de la crise du Covid-19 sur le budget fédéral, cet objectif ne sera pas atteignable.

«Dans un premier temps, 50%, à savoir 30 millions de francs, seront réaffectés à la recherche et dès 2028, 100%«, a indiqué le chef du Département de l'économie. L'argent dégagé renforcera notamment les stations d'essai.

L'Union suisse des paysans s'est déjà montrée critique sur ce point. Elle ne veut pas qu'une partie des fonds soient utilisés à d'autres fins. «Le gouvernement mine ainsi la volonté commune de développer de façon durable l’agriculture indigène et de la rendre capable de relever les défis du futur», écrit l'organisation.

20% du personnel très touché

Des postes de travail seront déplacés à partir de 2022. Sur les quelque 1000 employés d'Agroscope, 80% ne seront pas ou peu touchés, en raison d'un lieu de travail identique ou d'un départ à la retraite. En revanche, 10% des collaborateurs qui travaillent à Liebefeld devront déménager après des années d'incertitude et douze autres pour cent devront aller travailler dans une autre région linguistique.

«Nous recherchons les meilleures solutions possibles pour eux», a indiqué Mme Reinhard. II faudra aussi compter avec une réduction de 25 à 30 emplois dans le domaine des infrastructures. Des mesures d’accompagnement seront mises en place.

Réduire l'empreinte sur l'environnement

Cette réorganisation devrait permettre de renforcer la recherche dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la protection des cultures, de l’impact environnemental, de la viabilité économique de l'agriculture et des attentes de la société. «Ca va être décisif de pouvoir produite autant voire plus, mais avec une empreinte environnementale réduite», selon Guy Parmelin.

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