Coronavirus GE Des enfants ont dû se serrer la ceinture

ATS

17.6.2020 - 17:34

Les familles précaires ont souffert d'une grande insécurité alimentaire durant la crise du Covid à Genève (archives).
Les familles précaires ont souffert d'une grande insécurité alimentaire durant la crise du Covid à Genève (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

A Genève, la crise sanitaire a plongé des familles avec enfants dans une insécurité alimentaire grandissante. Ce constat émane d'une étude réalisée par les HUG et MSF auprès de personnes qui faisaient la queue des heures pour recevoir un sac de nourriture.

358 mères ou pères ont répondu à un questionnaire. Les données récoltées ont permis de constater que près de sept adultes sur dix et un enfant sur deux qui se sont présentés à la distribution alimentaire à la patinoire des Vernets le 6 juin dernier ont dû renoncer à au moins un repas durant la pandémie de Covid-19.

Un adulte sur 20 et un enfant sur cent ont aussi passé une journée entière sans manger, relèvent mercredi les Hôpitaux universitaire de Genève (HUG) et Médecins sans frontières (MSF). Par ailleurs, plus de la moitié des sondés vivent dans des logements densément occupés et ont souvent des difficultés à payer leur loyer.

Dans cette enquête, seules les personnes avec des enfants de moins de 13 ans à charge ont été interrogées. La proportion de sans-papiers était d'environ 20%. Un sondé sur dix était de nationalité suisse. Les détenteurs d'un permis B temporaire représentaient 40% de l'échantillon, les requérants d'asile 1,3%.

Dégradation de la situation

Avant la pandémie, 37,4% des participants à l'étude avaient déjà dû réduire au moins une fois la qualité ou la quantité de leur repas par manque d'argent et 26,5% avaient dû les limiter pour leurs enfants. Avec la crise sanitaire, cette proportion est montée à 68,1% pour les adultes et à 51,1% pour les enfants.

Selon les auteurs de l'étude, les ménages suisses ou au bénéfice d'un permis de longue durée (permis C) semblent particulièrement affectés par l'insécurité alimentaire. L'enquête a aussi mis en avant la difficulté d'accès au lait artificiel pour les familles. Des nourrissons ont été nourris au lait de vache, faute de mieux.

Cette enquête, qui a eu lieu en plusieurs langues, «ne prétend pas être représentative de l'ensemble de la population précaire de Genève». Ses résultats doivent être interprétés avec précaution en raison des conditions de récolte des données et de la possibilité de biais dans leur analyse.

Les HUG et MSF avaient conduit une première enquête sur ces personnes venues aux Vernets pour recevoir des biens de première nécessité. Il s'agissait de savoir qui composait cette population. Elle s'intéressait à tous les adultes, parents ou non. Dans cette enquête, les sans-papiers représentaient 52% des sondés.

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