Une entreprise pharmaceutique suisse a livré des médicaments en Iran. Il s'agit de la première transaction régulière effectuée dans le cadre du mécanisme de paiement mis en place par la Confédération en collaboration avec les Etats-Unis, a indiqué mercredi le Seco.
L'opération a été conclue «à la fin juillet». Elle concerne la livraison d'un médicament contre le cancer pour le traitement de la surcharge en fer causée par des transfusions sanguines répétées, a précisé une porte-parole du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) à Keystone-ATS. Elle revenait sur une information de l'agence Reuters et du Tages-Anzeiger.
Selon la porte-parole, d'autres transactions devraient avoir lieu prochainement. «Une série d'entreprises ont déjà été approuvées» par le Seco.
Nourriture et médicaments
Opérationnel depuis la fin février, le «mécanisme de paiement pour la livraison de biens humanitaires en Iran» (Swiss Humanitarian Trade Arrangement, SHTA) doit permettre à des entreprises établies en Suisse de disposer d’un circuit de paiement sûr, via une banque suisse, afin de garantir le règlement de leurs exportations.
Les livraisons concernent uniquement des matières premières agricoles, des denrées alimentaires, des médicaments ou des appareils médicaux. La participation est volontaire et dépend de la volonté des entreprises de fournir au Seco les informations nécessaires.
Le mécanisme garantit que les transactions ne contreviennent pas à la législation américaine sur les sanctions à l'encontre de la République islamique. Le Conseil fédéral avait donné son accord de principe à sa mise en œuvre le 20 janvier.
Un premier paiement, effectué à titre de test, a eu lieu peu après. Novartis a ainsi livré des médicaments contre le cancer et des médicaments nécessaires lors de transplantations d’organes, pour environ 2,5 millions de francs.
Relations tendues
Avec le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le programme nucléaire iranien en mai 2018 et le rétablissement unilatéral de sanctions commerciales contre Téhéran, les exportateurs suisses étaient confrontés à des difficultés croissantes pour livrer des biens humanitaires en Iran. Et ce malgré le fait que ce type de livraison n’est en principe pas concerné par les mesures américaines.
Washington et l'Iran ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980. Depuis, c'est la Suisse qui représente les intérêts américains en Iran. Ces derniers mois, plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu entre l'Iran et les Etats-Unis avec l'entremise de la Confédération.