Des proches d'otages israéliens sont venus cette semaine à Berne et à Genève pour alerter sur la situation de ces personnes. Ils demandent au Conseil fédéral d'attendre avant de mettre le Hamas sur une liste terroriste et au CICR de les aider.
Jonathan Gutman fait remarquer au Hamas qu'il n'a aucun intérêt à retenir son cousin en otage après les violences récentes en Israël.
Noam Har Tzvi représente une famille de dix membres dont fait partie une de ses amies et dont certains ont été tués ou sont retenus en otage.
Hamas: des proches d'otages demandent au Conseil fédéral d'attendre - Gallery
Jonathan Gutman fait remarquer au Hamas qu'il n'a aucun intérêt à retenir son cousin en otage après les violences récentes en Israël.
Noam Har Tzvi représente une famille de dix membres dont fait partie une de ses amies et dont certains ont été tués ou sont retenus en otage.
«La Suisse est dans une position singulière dans les crises humanitaires», a affirmé jeudi à Keystone-ATS Jonathan Gutman, dont le cousin Eviatar David fait partie des otages. La neutralité lui «donne directement accès à des organisations considérées comme nos ennemis», dit-il.
Selon lui, la Suisse peut être utile pour obtenir des preuves auprès du Hamas que les otages ne sont pas décédés. Le Conseil fédéral a récemment annoncé vouloir pouvoir mettre cette organisation sur une liste d'entités terroristes. «Le Hamas pourrait ne pas vouloir négocier avec la Suisse et nous souhaitons que toutes les possibilités restent ouvertes pour faire sortir les otages», met en garde M. Gutman.
«Nous avons besoin de la puissance de la neutralité suisse», renchérit de son côté Noam Har Tzvi, qui représente la famille d'une de ses amies, dont dix membres, parmi lesquels celle-ci, ont été tués ou enlevés. «Nous cherchons les meilleures solutions» et la Suisse, comme d'autres pays européens, peut «nous aider», ajoute-t-elle, émue.
Tous les deux, venus de République tchèque, ont rencontré mercredi à Berne la cheffe de la division Proche-Orient au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), l'ambassadrice Maya Tissafi, et le conseiller national Fabian Molina (PS/ZH). Jeudi, ils ont discuté à Genève avec la présidente du Comité internationale de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric et se rendront vendredi à Zurich. L'organisation s'est engagée à contacter directement la famille en cas de nouvelles indications, explique M. Gutman, qui reste prudent.
Vidéos
Eviatar, 23 ans, était au festival de musique où des centaines de civils ont été tués, dont une de ses amies, et d'autres ont été enlevées. Deux vidéos authentifiées le montraient le même jour, indemne, la première attaché au sol et la seconde marchant à Gaza avec d'autres otages.
«La raison pour laquelle nous sommes ici en Europe est d'obtenir davantage d'indications», selon M. Gutman. «Je ne suis pas sûr qu'il serait sage d'en parler davantage», ajoute-t-il, admettant en avoir reçu.
Eviatar travaillait dans un café. «C'est une personne remarquable. Il a toujours été une aide pour ceux qui sont avec lui. Je suis certain qu'il l'est également en captivité», dit son cousin.
Demande au Hamas
Les dix membres de la même famille se trouvaient eux dans un kibboutz. La plupart sont binationaux, aussi ressortissants de pays européens. Certains sont sexagénaires, d'autres des bébés. Trois ont été désormais identifiés comme tués dans les attaques.
En cas de guerre totale, M. Gutman se dit prêt à combattre en Israël. «Ce n'est pas dans votre intérêt de le garder», dit-il dans un appel au Hamas.
Face à une organisation «indéfendable», il fait également remarquer que «tout le monde est prisonnier», «ceux qui ont été attaqués» comme la population palestinienne assiégée à Gaza. De même, il a aussi du mal à s'en remettre à ce gouvernement israélien.
Quatre proches d'otages viendront vendredi depuis Israël. Ils doivent rencontrer la présidente du CICR et le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk à Genève.