Karin Keller-Sutter «Il y a eu de vrais progrès de société» en matière d'égalité

bas, ats

31.1.2021 - 07:18

La ministre suisse de la justice Karin Keller-Sutter estime qu'il y a eu beaucoup de changements en Suisse depuis l'introduction du droit de vote des femmes au niveau fédéral, le 7 février 1971. «L'égalité a avancé. Le droit matrimonial s'est modifié», relève-t-elle.

Les femmes n'avaient pas encore le droit de vote au niveau fédéral, lorsque Karin Keller-Sutter est née (archives).
Les femmes n'avaient pas encore le droit de vote au niveau fédéral, lorsque Karin Keller-Sutter est née (archives).
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«Il y a eu, chez les femmes et chez les hommes, de vrais progrès de société», remarque la St-Galloise de 58 ans, interrogée par Le Matin Dimanche dans le cadre des 50 ans du suffrage féminin. «Ce qui reste à faire concerne plutôt les questions structurelles, en particulier la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle», ajoute-t-elle.

Si la conseillère fédérale PLR n'estime «pas vraiment» avoir été discriminée dans sa vie, elle a «quand même toujours eu l'impression [qu'elle était, ndlr] plus observée que [ses] collègues masculins et jugée plus sévèrement». Un épisode de sa carrière politique l'a cependant «choquée». «C'était en 1995. J'étais candidate au Conseil national. Le responsable de campagne m'a dit: 'Vous, vous pouvez faire campagne avec votre physique'».

«Pour l'égalité des chances»

Elle estime qu'elle a réussi depuis lors à faire comprendre qu'elle est indépendante, qu'elle ne se fait «dicter [ses] opinions par personne». Elle refuse pourtant l'étiquette de féministe: «Je préfère dire que je suis pour l'égalité des chances».

Une figure féministe importante a marqué son enfance à Wil (SG): Lotti Ruckstuhl. «Elle s'était battue pour le droit de vote. Quand je passais devant chez elle, j'étais fascinée: c’était là qu'habitait cette femme qui avait tant de mérite», explique la ministre st-galloise.

Sa priorité dans les dossiers liés à l'égalité est la lutte contre la violence domestique. «On a fait des progrès en Suisse, avec l'introduction des bracelets électroniques pour surveiller les auteurs de violences, mais aussi des garde-fous pour qu'on n'abandonne pas les procédures en cours de route, parce que les victimes sont sous pression».

Elle rappelle qu'une table ronde va être organisée en avril avec les cantons et le bureau fédéral de l’égalité pour améliorer la protection contre des violences domestiques et sexuelles.

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