Béjart Ballet Deux créations et un classique au programme d'été

mabr, ats

23.5.2024 - 15:43

Pour son programme d'été au Théâtre de Beaulieu (14-20 juin), le Béjart Ballet Lausanne (BBL) propose «Hamlet» et «Rhapsody in Blue», deux créations en première mondiale. Il y présentera aussi le célèbre «Boléro», le ballet signature de Maurice Béjart.

Giorgio Madia (à gauche) et Valentina Turcu (au centre) entourent le directeur artistique a.i. du Béjart Ballet Lausanne (BBL) Julien  Favreau. En arrière-plan, les assistants, Tamas Darai et Adriana Mortelliti et les danseurs Oscar Chacon, Jasmine Cammarota, Federico Matetich et Antoine Le Moal.
Giorgio Madia (à gauche) et Valentina Turcu (au centre) entourent le directeur artistique a.i. du Béjart Ballet Lausanne (BBL) Julien Favreau. En arrière-plan, les assistants, Tamas Darai et Adriana Mortelliti et les danseurs Oscar Chacon, Jasmine Cammarota, Federico Matetich et Antoine Le Moal.
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Keystone-SDA, mabr, ats

«J'avais à coeur de présenter ces deux créations et le Boléro dans le studio 4 du BBL, notre espace de travail au quotidien, pour ouvrir la compagnie vers une vraie communication», a déclaré jeudi aux médias Julien Favreau, directeur artistique ad intérim après le licenciement en février dernier de Gil Roman. Il était pour l'occasion entouré des chorégraphes, de leurs assistants et de quatre danseuses et danseurs.

Ancienne du BBL, la Slovène Valentina Turcu signe le ballet «Hamlet», inspiré de la célébrissime pièce de William Shakespeare, portant sur la folie humaine, la passion et «la famille qui vit un enfer». «Ces thèmes nous obsèdent depuis 400 ans déjà, j'ai voulu en faire une version actualisée», explique-t-elle, tout en observant que l'oeuvre «va comme un gant aux danseuses et danseurs du BBL».

«L'art de la danse permet d'atteindre un niveau métaphysique inaccessible au théâtre classique», ajoute la chorégraphe, également active dans le théâtre. Ancienne élève de l'Ecole-atelier Rudra Béjart, elle se réjouit de ce «retour aux sources» et dédie sa création à son «père artistique Maurice Béjart», encore «tellement présent».

Liberté et plaisir de danser

Comme Valentina Turcu, l'Italien Giorgio Madia a également dansé au BBL avant de passer à la chorégraphie. Pour le programme d'été, il a imaginé le ballet «Rhapsody in Blue» sur la musique de George Gershwin. Selon ses termes, il s'agit d'un ballet abstrait, «même si Maurice dirait que ce n'est pas possible, vu qu'il y a des corps sur scène».

«Comme Gershwin, qui a décidé il y a 100 ans qu'il ne voulait pas suivre de règles pour composer son oeuvre, j'ai eu envie de créer une chorégraphie sans règles. Je voulais voir la compagnie danser et se défoncer avec le plaisir de danser», commente-t-il.

Ambiance améliorée

Interrogés sur l'atmosphère au sein du BBL depuis le licenciement de Gil Roman, les danseurs présents font état d'une «très bonne ambiance générale». «Les choses sont plus claires, on se sent mieux, plus soutenus», témoigne Jasmine Cammarota. «On a vécu une forme de choc qui nous menés à plus nous responsabiliser dans notre rôle de danseurs. Pendant les tournées, on se regarde et on se corrige les uns les autres», renchérit Antoine Le Moal.

De son côté, Julien Favreau tire un bilan «plutôt positif» de ses débuts à la direction artistique ad intérim qu'il occupe depuis le 28 février. Les spectacles et les tournées se sont poursuivis avec succès, note-t-il. «Depuis deux mois, je suis sur scène mais aussi beaucoup dans la salle. Quand je fais une correction et que je vois que les danseurs l'appliquent, je suis très touché», sourit-il.

Défi qui tombe à pic

Le Français, danseur depuis 30 ans au sein du BBL, se dit «ravi, enchanté et motivé par ce challenge» qui lui donne envie de s'"investir encore plus». Qui plus est «cette mission tombe à pic» à ce stade de sa carrière. Il ne cache pas sa volonté de poursuivre à la direction artistique. «Je danse encore le Boléro, mais ce sera bientôt mon dernier, il faut laisser la place aux jeunes.»

Julien Favreau précise que si le BBL ne collabore plus avec Gil Roman, la collaboration avec la Fondation Maurice Béjart, détentrice des droits de l'oeuvre du chorégraphe et présidée par Gil Roman, est «très bonne». Il souligne encore que la mise sur pied des soirées de juin, initiées par l'ancien directeur artistique, est sa façon et celle du BBL de lui «rendre hommage» en tant qu'artiste.