Dioxine à Lausanne La ligne téléphonique spéciale n'a pas été prise d'assaut

sj, ats

27.5.2021 - 11:33

La ligne téléphonique spéciale mise à disposition de la population à la suite de la découverte de dioxine dans des sols des hauts de Lausanne n'a pas été prise d'assaut. «Nous imaginions une avalanche de questions, mais il n'y en a eu qu'une soixantaine» depuis une semaine, affirme la municipale verte Natacha Litzistorf.

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S'il n'y a eu qu'une soixantaine de questions au numéro spécialement mis en place, la ligne d'information est encore ouverte au 021 315 96 96 jusqu'au 28 mai. (image d'illustration)
S'il n'y a eu qu'une soixantaine de questions au numéro spécialement mis en place, la ligne d'information est encore ouverte au 021 315 96 96 jusqu'au 28 mai. (image d'illustration)
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Dans une interview accordée au 24 heures, la responsable lausannoise de l'environnement et du logement explique jeudi que «la majeure partie des préoccupations portent sur le jardinage dans le cadre privé». «Ensuite, des gens veulent faire des analyses dans leur jardin et demandent qui les paiera», ajoute-t-elle.

«Nous n'avons pas encore de réponse à apporter aux propriétaires privés: nous attendons celles du canton de Vaud. Je préconiserais d'élaborer vite une solution globale avec la Confédération, pour que ces analyses puissent être faites facilement», dit-elle. La ligne d'information est encore ouverte au 021 315 96 96 jusqu'au 28 mai.

Dix-huit sites concernés

Mercredi dernier, la Ville de Lausanne et le canton de Vaud avaient annoncé que des teneurs en dioxines et furanes avaient été détectées dans les hauts de Lausanne. À la suite des tests menés en collaboration avec le canton sur 49 sites en ville, dix-huit dépassent la valeur limite. L'accès à neuf d'entre eux considérés comme sensibles a été restreint.



Les autorités s'étaient voulues rassurantes: en respectant les mesures de prévention d'usage, cette ancienne pollution ne présente pas de menace imminente pour la santé. Elle est probablement liée à l'ancienne usine d'incinération du Vallon qui a cessé ses activités en 2005, selon la Ville.

La pollution aux dioxines a été constatée dans le cadre du projet de parc agro-écologique sur les parcelles de la Ville entre Chailly et la Sallaz. Il a été momentanément suspendu. «Il reprendra. Les consignes de prévention sont faciles à appliquer. Si nous devions assainir, cela nous coûterait environ 390’000 francs», relève Mme Litzistorf.

Projets compromis?

Est-ce que d'autres projets d'agriculture urbaine sont-ils potentiellement compromis? «Nous ne le savons pas encore. Nous souhaitons faire des analyses sur le projet de la Blécherette et sur tout autre projet d’envergure», répond la municipale.

Elle attend désormais du canton qu'il «définisse très précisément le périmètre où les valeurs (de dioxine, ndlr) sont au-dessus de 100 nanogrammes par kilo et apprécier la situation sanitaire». «La Ville et les autres propriétaires sauront ainsi clairement si leurs terrains nécessitent un assainissement. Nous attendons des réponses pour juillet», souligne-t-elle.

«Ensuite le canton devra organiser ces mesures d'assainissement et définir les modalités financières. En toile de fond, l'Ordonnance fédérale sur les sites est en passe d’être révisée. Elle pourrait vraisemblablement introduire une valeur limite d’assainissement dès 20 nanogrammes par kilo», explique-t-elle encore.