Drogues Drogues: les villes appelées à légaliser pour contrôler le marché

sn, ats

22.6.2021 - 18:09

Les exécutifs et législatifs municipaux dans le monde devraient légaliser progressivement les drogues pour contrôler les marchés. La Commission mondiale sur la politique des drogues a dévoilé mardi à Genève des recommandations pour les villes.

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Le conseiller administratif de la Ville de Genève Sami Kanaan a organisé avec plusieurs acteurs la discussion sur les drogues et les villes (archives).
Le conseiller administratif de la Ville de Genève Sami Kanaan a organisé avec plusieurs acteurs la discussion sur les drogues et les villes (archives).
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Avec la maire de Zurich Corine Mauch et le conseiller administratif genevois Sami Kanaan, elle a rassemblé lors d'une discussion en ligne plus d'une dizaine d'édiles du monde entier sur cette question. Bâle était également représentée.

Dans un rapport, la Commission mondiale, dont fait notamment partie l'ancienne présidente de la Confédération Ruth Dreifuss, recommande une légalisation expérimentale, par étapes et en collaboration avec les différents acteurs. Proches de personnes affectées, consommateurs, forces de l'ordre, autorités ou encore spécialistes et représentants de la société civile doivent être associés, affirme-t-elle.

«Il faut rassembler», mais «c'est un travail long et qui est ardu, a renchéri M. Kanaan lors de la discussion. Autre problème, contrairement aux autorités nationales, «les municipalités ont beaucoup de responsabilité mais peu de pouvoir légal» sur cette question, selon lui.

«On est parfois dépourvu» face aux drogues, a encore dit M. Kanaan, relevant une habitude des responsables publics de choisir la répression, alors que celle-ci ne fonctionne pas. «Les premières victimes» sont les consommateurs et la population, a aussi insisté le conseiller administratif, affirmant que certains habitants genevois sont notamment en colère en raison du trafic.

Actions policières ciblées

Une légalisation pourrait démarrer avec des drogues plus douces ou celles injectées pour un but médical, selon la Commission mondiale. De quoi contrôler les marchés au lieu de les laisser aux trafiquants et, appel fréquent des membres de cette entité établie à Genève, établir une approche différente de la répression utilisée souvent par les autorités nationales.

«Les liens entre violence, trafic agressif de drogue et réponses légales aveuglément punitives sont clairs en Amérique latine», estime la présidente de cette entité constituée de plusieurs anciens dirigeants, dont l'ex-Première ministre néo-zélandaise Helen Clark.

Outre cette légalisation, la Commission souhaite des projets pilotes dans les villes pour faire face aux conséquences sanitaires. Une politique qui contribue à réduire le crime, les violences, les dégradations ou encore les déplacements de populations. Les actions policières devraient être ciblées plutôt que larges, ajoute encore la Commission mondiale.