Grand Conseil valaisan Ecole: le débat sur les serviettes hygiéniques gratuites lancé

zd, ats

8.3.2022 - 14:08

Le Valais va «étudier la possibilité de mettre sur pied un projet de mise à disposition, en libre-service, de protections hygiéniques dans les établissements de formation et d'instruction publics du canton». Le Grand Conseil a accepté mardi un postulat allant dans ce sens.

Le Grand Conseil a accepté mardi un postulat allant dans ce sens.
Le Grand Conseil a accepté mardi un postulat allant dans ce sens.
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8.3.2022 - 14:08

Le texte, co-signé par la socialiste Anne-Laure Secco, la Verte Daria Moulin, les PDC Fabien Schafeitel et Marie-Claude Schöpfer-Pfaffen, a été soutenu par 66 voix contre 49 et 4 abstentions. Il souhaite «garantir à toutes les femmes l'accès à ces produits d'hygiène de base et travailler dès le plus jeune âge à briser le tabou» qui entoure les règles.

Pour l'UDC Aïda Lips, qui rappelle qu'un postulat similaire avait été refusé en 2020, «ce n'est pas le rôle de l'Etat de prendre en charge ce genre de dépenses». Le mieux serait «d'agir au cas par cas» via une infirmière scolaire qui pourrait alors dépanner les élèves dans le besoin.

Pour le PLR, l'intention est «louable» mais il dénonce une mesure «généralisée et non ciblée». Natacha Albrecht estime également qu'il sera difficile de surveiller que les élèves et étudiantes ne fassent pas de stocks si les serviettes sont en libre accès. Elle note également que cela pourrait engendrer des moqueries de la part des garçons.

Vers une justice sociale

La socialiste Anne-Laure Secco, qui travaille dans le canton de Vaud, lui réplique qu'aucun abus n'a été remarqué dans l'école dans laquelle elle travaille et où cette pratique a été instaurée. Mieux: cette mise à disposition crée aussi l'occasion d'aborder la thématique des règles avec toute la classe et permet de le rendre moins tabou.

De son côté, Marie Claude Schöpfer-Pfaffen souligne l'importance «d'aller vers une plus grande justice sociale» en touchant directement les écolières et étudiantes qui sont en précarité menstruelle. Les postulants estiment à 5000 francs le coût des protections hygiéniques sur l'ensemble de la vie d'une femme.

En plénum, le recours à d'autres moyens de protection comme les culottes ou les coupes menstruelles ont également été abordés. Le Conseil d'Etat pourra tout à fait les intégrer au concept qu'il devra présenter au Grand Conseil, ont ajouté les postulants.

zd, ats