Revue de presse Election du Conseil fédéral: «Repenser la formule magique»

ATS

12.12.2019 - 07:53

Le statu quo a prévalu mercredi lors de l'élection au Conseil fédéral.
Le statu quo a prévalu mercredi lors de l'élection au Conseil fédéral.
Source: KEYSTONE/PETER KLAUNZER

La formule magique doit être repensée, estiment la majorité des journaux suisses au lendemain de l'échec des Verts à entrer au Conseil fédéral. Et de constater que ces derniers devront démontrer leur capacité d'opposition pour accéder au pouvoir.

Pour une bonne partie de la presse, la fameuse formule magique et la stabilité des institutions invoquées par les défenseurs du statu quo ne convainquent plus qu'eux. La Liberté souligne ainsi que «PLR, PDC, UDC et Vert’libéraux peuvent bien chanter à l’unisson les vertus de la concordance et la stabilité du système politique suisse, ils ne font plus illusion: la formule magique vieille de 60 ans est morte». La formule «n'a de magique que le nom», abondent ArcInfo et Le Courrier.

Le Tages-Anzeiger reconnaît pour sa part que l'Etat de droit et les institutions du pays ont besoin de stabilité, mais il ne faut pas «confondre les institutions avec leurs représentants». Le Blick note au contraire que la stabilité «fait partie de l'ADN du Conseil fédéral» et que sa composition s'adapte depuis toujours avec du retard aux résultats des élections. Le PS et l'UDC ont tous deux dû attendre avant d'entrer au gouvernement, rappelle le quotidien alémanique.

Le Conseil fédéral élu mercredi reflète moins bien les suffrages exprimés, note le Temps, qui conclut qu'il faudra donc repenser la formule magique «afin d'assurer la meilleure symétrie possible entre gouvernement et parlement». Le système doit être capable de s'adapter avec plus d'agilité aux changements sans quoi il risque d'être dévoré de l'intérieur, ajoute la NZZ.

Campagne en question

24 Heures et La Tribune de Genève font remarquer que «la politique ne peut pas se résumer aux mathématiques fédérales. Elle est aussi faite de symboles». «Ce mercredi 11 décembre restera dans les livres d’histoire comme la journée où les Verts ne sont pas entrés au Conseil fédéral», avancent-ils.

Si l'inertie du système politique suisse a joué un grand rôle dans l'échec des Verts, plusieurs journaux pointent aussi des lacunes dans leur stratégie. Pour la NZZ, cette dernière a été «peu réfléchie dès le début». Pour le Blick, la campagne a été menée de façon indécise, «certains diront même avec dilettantisme».

Le Temps estime quant à lui qu'ils ont trop «tergiversé» et attendu pour lancer leur campagne alors qu'il aurait fallu, à l'instar de l'UDC en 2003, présenter «une seule et unique candidature de combat» dès le soir des élections.

Pour le Journal du Jura, les Verts ont commis une «erreur stratégique» en ne présentant que leur présidente, «très marquée à gauche». Ils auraient sans doute fait un meilleur score avec une autre candidature, plus au centre, estime le journal.

Faire ses preuves

«La formule magique du Conseil fédéral finira immanquablement par présenter une pointe de chlorophylle», prédit le Quotidien Jurassien. Mais d'ici là les Verts devront confirmer leur succès. Ils ne seront associés à l’exercice du pouvoir «que s’ils prouvent au préalable leur capacité à gripper la fine horlogerie politique suisse au travers d’une stratégie d’opposition», relève La Liberté.

Pour la NZZ, il est raisonnable, dans un système de concordance, de n'intégrer un parti au gouvernement que lorsqu'il a démontré sa force d'opposition, ce que les Verts n'ont pas encore fait.

Si les Verts sont appelés à faire leurs preuves, les autres partis sont, eux, enjoints à écouter un peu plus les citoyens et les préoccupations de la rue, notamment en matière de protection du climat. «Lorsque le premier coup de boutoir ne suffit pas, le peuple finit par en donner un autre. Encore plus fort», avertissent 24 Heures et La Tribune de Genève.

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