ParitéEn Valais, le PS veut «rééquilibrer» les prises de parole
zd, ats
6.5.2024 - 11:55
La décision du PS du Valais romand de rééquilibrer les prises de parole entre hommes et femmes lors de ses congrès est déjà en vigueur au niveau de la Jeunesse socialiste suisse. La mesure doit permettre de «rendre attentif et aboutir à la parité».
zd, ats
06.05.2024, 11:55
06.05.2024, 13:32
ATS
Les membres du PSVR, réunis samedi en congrès ont choisi de limiter le nombre de prises de parole masculines lors des débats. Chaque fois que trois hommes se seront exprimés, la parole reviendra à une femme ou à une minorité de genre. Le parti a aussi décidé d'établir des statistiques en la matière.
Les propositions qui émanaient des Jeunes socialistes du Valais romand (JSVR) vont de pair et sont calquées sur ce qui se fait déjà au niveau de la Jeunesse socialiste suisse (JS). «Cela fonctionne très bien et l'équilibre des prises de parole s'améliore progressivement», explique lundi à Keystone-ATS Julien Berthod, co-président des JSVR, revenant sur une information diffusée ce week-end dans plusieurs médias.
«Rendre attentif»
La mesure est souple et facile à mettre en place, ajoute-t-il. Lorsque trois hommes ont parlé, les membres doivent voter une motion d'ordre pour permettre à un quatrième de prendre la parole. «Cela crée une rupture qui brise le rythme de l'assemblée et qui pousse chaque membre à être attentif à la parité de genre».
D'autant que les hommes ont tendance à répéter ce qui a déjà été dit alors que les femmes et les minorités de genre annulent leur prise de parole, lorsque ce qu'elles s'apprêtaient à dire l'a déjà été, souligne-t-il. «La mise en place de l'égalité ne se fera pas toute seule, elle a besoin d'outils et structures». A noter, que la nouvelle règle ne s'appliquera pas aux interventions du comité directeur.
Débat vif, résultat clair
«Pour corriger une potentielle inégalité, on propose d'en instaurer une autre, qui va à l'encontre du droit de parole sans restriction au sein du parti», avait regretté le socialiste Valentin Aymon sur les ondes de Rhône FM avant le vote de samedi. Si le débat a été vif ce jour-là, le résultat est plutôt clair: 54 oui, 14 non et 6 abstentions.
«Il ne s'agit absolument pas de museler les hommes, mais de provoquer une prise de conscience», poursuit Julien Berthod. Il s'agit en réalité «d'un rééquilibrage» et d'une volonté de «corriger des biais actuellement en cours afin de laisser plus de place aux femmes et aux minorités de genre», abonde Aude Rapin, vice-présidente du PSVR.
Cette dernière estime aussi «qu'en stimulant la visibilité des femmes, on stimule aussi des carrières et cela finira aussi par se voir dans les urnes». En Valais, cinq hommes composent le gouvernement cantonal, tandis qu'une seule femme - sur une délégation de 10 personnes - siège à Berne.
«La volonté seule du PSVR ne suffira pas pour changer ces résultats, mais nous faisons notre part et espérons que ces mesures soient reprises aux niveaux suisse et régionaux et au sein d'autres partis», relève encore Julien Berthod.