Lausanne Environ 300 manifestants dénoncent le Traité de Lausanne

Environ 300 Kurdes et sympathisants ont dénoncé samedi le Traité de Lausanne en manifestant dans la capitale vaudoise. Ce texte, signé le 24 juillet 1923, avait divisé le Kurdistan entre la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran, laissant le peuple kurde sans Etat.

Cela fait plusieurs années que les Kurdes commémorent cette date à Lausanne. Plus nombreux que lors des précédents rassemblements – l'affluence tournait autour des 150 personnes les dernières années -, les manifestants se sont réunis samedi après-midi devant le Palais de Rumine, là où avait été signé le Traité de Lausanne.

Après quelques discours, ils se sont mis en marche en direction d'Ouchy sous les drapeaux du PKK et des portraits de son fondateur Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 en Turquie. Ils ont défilé en réclamant, entre autres, «une solution politique pour le Kurdistan» et en scandant des slogans hostiles au régime turc et à son président Recep Tayyip Erdogan.

Si la «question kurde» est bientôt centenaire, elle reste plus que jamais d'actualité, ont affirmé les organisateurs de la manifestation. Ils ont notamment fait allusion aux intentions du président Erdogan.

Cette semaine encore, celui-ci a affiché sa détermination à poursuivre ses opérations militaires contre les Kurdes en Syrie. «Il n'y a pas de place dans la région pour les mouvements terroristes séparatistes», a prévenu le chef de l'Etat turc lors d'un sommet tripartite à Téhéran avec ses homologues russe et iranien.

Nouveauté cette année, la commémoration à Lausanne se poursuit dimanche avec une conférence au Palais de Rumine. Cette rencontre a été imaginée pour «lancer les préparatifs en vue du centenaire du Traité», a expliqué une représentante du Centre culturel du Kurdistan de Lausanne, interrogée par Keystone-ATS. «C'est un échauffement avant la série d'événements prévus l'an prochain. Nous allons marquer le coup pour les 100 ans du Traité», a-t-elle ajouté.

gsi, ats