Votations – FRExécutif professionnel en votation à Bulle
ATS
12.5.2019 - 10:04
Les citoyens de Bulle se prononcent le 19 mai sur la professionnalisation de l'exécutif de la ville fribourgeoise de 23'500 habitants. La décision du législatif de réduire de neuf à cinq le nombre de membres du Conseil communal est contestée par la droite.
Le référendum, dont plus de 1900 signatures ont été validées à fin novembre, a été lancé par le PLR, l'UDC et les Verts'libéraux (PVL). En face, se trouvent le PS, le PDC et les Verts qui tous ont soutenu la mue de l'exécutif votée le 8 octobre, en réunissant 26 voix contre 23 devant le Conseil général du chef-lieu gruérien.
Croissance rapide
Le texte proposé par les référendaires à la population est intitulé «Non au million pour le Conseil communal». Le contexte est caractérisé par l'essor démographique du district de la Gruyère depuis plusieurs décennies, sachant qu'il y a 25 ans à peine Bulle ne comptait qu'un peu plus de 10'000 habitants seulement.
La fusion avec La Tour-de-Trême, au 1er janvier 2006, a amplifié le mouvement. Aujourd'hui, la deuxième commune ou deuxième ville du canton de Fribourg approche des 24'000 âmes, dont 5000 environ habitent à La Tour-de-Trême. Du coup, les enjeux liés à cet essor ne manquent pas. Ils sont urbanistiques, économiques et sociaux.
Pour le PS, à l'origine de la proposition de réduire la taille de l'exécutif, dès 2004, l'aménagement du territoire est au centre de la discussion. Une vision fait défaut, estiment les socialistes qui, avec 15 sièges, sont le plus grand parti du législatif, à égalité avec le PLR, dont est issu le syndic Jacques Morand.
Privilégier une vision
Et le développement d'une vision, plutôt qu'un compromis, passe à leurs yeux par une professionnalisation du Conseil communal. Selon eux, un élu de métier est mieux à même d'anticiper les défis qui attendent la capitale du sud fribourgeois. En se consacrant entièrement à leur tâche, l'action remplacerait la réaction.
Les tenants du oui mettent aussi en avant la complexification des dossiers au fil du temps, en particulier le climat. Avec un taux de travail de 40%, un conseiller communal doit composer avec les soucis d'une autre activité professionnelle, ce qui l'empêche de se poser les «bonnes questions», ont-ils indiqué pendant la campagne.
Sur le plan financier, le PS estime à 300'000 francs la charge supplémentaire causée par la professionnalisation. Par ailleurs, il considère que la population se montrera plus exigeante à l'égard d'un Conseil communal travaillant à temps plein que vis-à-vis d'un exécutif de milice, comme c'est le cas pour l'heure.
Equipe qui gagne
Dans le camp des référendaires, on estime tout d'abord qu'il n'y a pas lieu de changer une «équipe qui gagne». Pour les libéraux-radicaux, les démocrates du centre et les Vert'libéraux, en se professionnalisant, l'exécutif perdrait en représentativité et en proximité, outre le fait de coûter plus cher.
Les trois partis n'ont pas été convaincus non plus par l'argument selon lequel le nouveau Conseil communal à cinq membres disposerait de plus de temps pour maîtriser les dossiers. Pour l'UDC, les élus professionnels travailleraient davantage à leur réélection qu'à agir en faveur du bien collectif.
La dimension milicienne est aussi louée par le comité référendaire, rendant l'exécutif plus accessible. De plus, celui-ci doute de voir des indépendants lâcher leurs activités pour céder à l'appel d'un Conseil communal professionnel, avec en cas de oui 5 postes en équivalents plein temps, contre 4,3 actuellement (pour 9 personnes).
Trop tôt
La question financière est mise en exergue. Selon les opposants, le surcoût atteindrait au moins 500'000 francs, avec en arrière-fond la question des rentes octroyées aux anciens membres. Au-delà, PLR, UDC et PVL considèrent que la professionnalisation intervient trop tôt, estimant que la barre des 30'000 habitants devrait être franchie pour cela.
A ce titre, ils ont évoqué lors de la campagne une commune unique pour tout le district de la Gruyère, commune qui dénombrerait alors 60'000 habitants, soit près d'un cinquième de la population du canton de Fribourg. En attendant le 19 mai, partisans et opposants poursuivent leur campagne pour convaincre les citoyens bullois.
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