Opération «Alpha Uno» Huit F/A18 vont atterrir sur l'autoroute A1 mercredi

nt, ats

31.5.2024 - 10:21

L’armée fera décoller et atterrir des avions de combat de type F/A-18 mercredi sur l'autoroute A1. Le tronçon entre Payerne et Avenches (VD) sera fermé pendant 36 heures et la circulation déviée. Un vaste périmètre de sécurité sera mis en place autour du site.

Partant de l'aérodrome militaire de Payerne, quatre F/A-18 atterriront et redécolleront de l'asphalte de l'A1. (archives)
Partant de l'aérodrome militaire de Payerne, quatre F/A-18 atterriront et redécolleront de l'asphalte de l'A1. (archives)
KEYSTONE

31.5.2024 - 10:21

Lors de cet exercice baptisé «Alpha Uno», le tronçon d'autoroute sera transformé en piste d'aviation. Partant de l'aérodrome militaire de Payerne, quatre F/A-18 atterriront et redécolleront de l'asphalte de l'A1. Le test sera effectué à deux reprises, une fois le matin et une fois l'après-midi, indique Nadine Schröder, responsable de la communication des Forces aériennes à Keystone-ATS.

Auparavant, la glissière de sécurité centrale sera retirée et des marquages spéciaux effectués sur la chaussée. Les travaux de préparation seront réalisés par des militaires, des employés de l'Office fédéral des routes (OFROU) ainsi que par les polices cantonales vaudoise et fribourgeoise.

Circulation déviée

L’accès au terrain d’exercice sera barré sur un vaste périmètre. L'A1 entre Payerne et Avenches sera fermée pendant 36 heures au maximum, du 4 juin à 21h00 au 6 juin à 06h00. Environ 23’500 véhicules circulent les jours ouvrables en moyenne sur l'année sur ce tronçon, 25'000 en juin, selon les chiffres fournis par l'OFROU.

Une double sortie forcée sera installée, aux jonctions de Payerne et d'Avenches. Un itinéraire de déviation signalé sera mis en place. Il passera sur la route cantonale par Domdidier, Dompierre et Corcelles-près-Payerne.



Le temps de trajet sera de 18 minutes au lieu de 7 minutes en temps normal, mais pourra dépendre de la période et de la circulation. La fluidité du trafic sera assurée par la police. Des agents de circulation seront notamment présents aux heures de pointe sur certains carrefours.

A noter qu'une déviation à l'échelle régionale sera mise en place par la centrale de gestion de trafic de l'OFROU. Elle invitera les véhicules circulant sur l'A1 à privilégier l'A12 ou l'A5.

Pas un événement public

Le Département de la défense (DDPS) rappelle que cet exercice n'est pas un événement public, mais une procédure militaire. Quelque 300 invités pourront y assister – à raison de 150 le matin et 150 l'après-midi -, médias, «spotters» (passionnés) et visiteurs inclus. Toutes les places sont déjà attribuées, a souligné Mme Schröder. Elle a précisé que les premiers décollages et atterrissages seront retransmis en direct sur SRF1 à partir de 09h00.

Le nombre de militaires participant à l'exercice n'a pas été communiqué pour des raisons de sécurité opérationnelle. L'espace aérien au-dessus du terrain d'essai sera surveillé de manière standard par la tour de contrôle de l'aérodrome militaire. Les drones sont interdits.

Décentralisation

Pour mémoire, Le Conseil fédéral a donné son autorisation à l'opération fin janvier. Cet exercice est indispensable selon le DDPS, car tous les moyens des Forces aériennes sont actuellement concentrés sur les trois bases de Payerne, Meiringen (BE) et Emmen (LU), ce qui les rend vulnérables aux systèmes d’armes à longue portée.

Les Forces aériennes recourent donc à des mesures passives de défense, entre autres à la décentralisation, pour réduire ce risque. La décentralisation est la capacité à répartir rapidement des troupes et du matériel dans l'ensemble du pays.

Dernier en 1991

Cet exercice n'est pas une première pour les Forces aériennes. Des tests comparables ont été effectués à dix reprises pendant la guerre froide. Le dernier atterrissage effectué sur une autoroute avec des avions de combat de l'Armée suisse a eu lieu au Tessin en 1991.

Le tronçon d'autoroute près de Payerne avait déjà été préparé pour des exercices d'avions de combat lors de sa construction en 1995. En outre, il convient également en raison du volume de trafic, des possibilités d'aménager des contournements et du raccordement direct à l'aérodrome militaire de Payerne.

nt, ats