Expert de l'EPFZ«Sortir du conflit en Ukraine sera difficile»
wk, ats
1.3.2022 - 06:43
La décision du président russe Vladimir Poutine de mettre en état spécial d'alerte les forces nucléaires suscite un sentiment de malaise chez Oliver Thränert, directeur du centre des études sur la sécurité de l'EPFZ.
wk, ats
01.03.2022, 06:43
01.03.2022, 06:47
ATS
«Si une puissance nucléaire est impliquée, il est toujours possible qu'elle fasse usage de ses armes. Elle doit toutefois être consciente que cela aurait un prix gigantesque», indique M. Thränert dans une interview publiée mardi dans les journaux alémaniques de Tamedia.
«Il est clair que Vladimir Poutine veut intimider l'Occident et l'Ukraine avec cette mesure, note-t-il. Les pays occidentaux ne devraient donc pas se laisser intimider par cette annonce, rester fermes et mettre en oeuvre les sanctions décidées», ajoute-t-il. Et de préciser que cela vaut également pour les livraisons d'armes décidées pour les forces armées ukrainiennes.
M. Thränert estime que, dans le même temps, il faut tenter de trouver une issue par le biais de négociations avec la Russie. «La sortie de cette crise sera toutefois difficile», avertit-il.
Ne pas attiser la situation
Selon lui, l'Occident doit garder son sang-froid et ne pas mettre à son tour ses propres forces nucléaires en état d'alerte. Cela ne ferait qu'attiser la situation et risquerait de provoquer une escalade. «Les démocraties occidentales doivent résister aux tentatives russes et ne pas se laisser diviser par des menaces nucléaires», ajoute-t-il.
Selon l'expert, l'augmentation de l'état d'alerte des armes nucléaires décidée par Vladimir Poutine devrait rester à un niveau bas. Il ne pense pas que le président russe soit sur le point d'utiliser des armes nucléaires. L'utilisation d'armes nucléaires tactiques est toutefois possible, reconnaît-il.
M. Thränert explique que le plus grand défi actuellement réside dans le fait que l'Occident se montre uni contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine, mais qu'il faut en même temps éviter que Poutine ne se sente acculé. Il ne voit pas comment la guerre pourrait prendre fin sans renversement du gouvernement ukrainien. «Il n'y a pas de retour en arrière possible», juge-t-il.