Droits humains Femmes: le rapporteur suisse de l'ONU déplore la décision turque

sn, ats

23.3.2021 - 14:44

Le rapporteur spécial de l'ONU Nils Melzer et des dizaines de ses homologues déplorent la décision turque (archives).
Le rapporteur spécial de l'ONU Nils Melzer et des dizaines de ses homologues déplorent la décision turque (archives).
ATS

Le rapporteur spécial de l'ONU contre la torture, le Zurichois Nils Melzer, «déplore profondément» la décision turque de se retirer de la Convention d'Istanbul contre les violences sur les femmes. Avec des homologues, il a dénoncé mardi depuis Genève «un recul».

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Cette décision «envoie un dangereux message selon lequel la violence contre les femmes n'est pas importante», a dit l'une des plus de 40 experts indépendants de l'ONU, qui ne s'expriment pas au nom de l'organisation, associés à cette inquiétude. Elle pourrait inciter des hommes à y recourir, affirme-t-elle.

Le retrait turc affaiblit la protection des femmes, alors même que les violences contre ces personnes augmentent dans le monde, de même que les féminicides et la menace de davantage de discriminations en Turquie avec la pandémie, selon ces spécialistes. La Convention d'Istanbul est l'instrument le plus récent et le plus abouti sur les droits des femmes.

Elle impose aux Etats partie d'établir des politiques et des législations pour éradiquer les violences. Et elle a provoqué des améliorations nationales. La Turquie avait été le premier pays à l'appliquer.

Les experts appellent la Turquie à reconsidérer ce retrait et à mener des consultations avec plusieurs acteurs, dont le Parlement et la société civile. Une demande également relayée par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. L'organisation a déploré à plusieurs reprises depuis samedi la décision des autorités turques.

Mardi, la Haute commissaire Michelle Bachelet s'est dite «consternée». Son bureau dénonce plus largement les détentions récentes de plusieurs opposants dans ce pays.