De Berne à Genève Fin de la visite d'Emmanuel Macron aux forts accents européens

gsi, ats

16.11.2023 - 19:39

Emmanuel Macron a bouclé jeudi sa visite de deux jours en Suisse. Le président français, accompagné de son homologue suisse Alain Berset, a notamment rencontré des étudiants à Lausanne et visité le CERN à Meyrin. Des manifestants, opposés à sa venue, ont été neutralisés.

Devant les étudiants lausannois, le président de la République a surtout parlé d'Europe, qui aura été le fil rouge de sa visite en Suisse.
Devant les étudiants lausannois, le président de la République a surtout parlé d'Europe, qui aura été le fil rouge de sa visite en Suisse.
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Cette manifestation pro-palestinienne, initiée pour critiquer le soutien d'Emmanuel Macron à Israël, a réuni environ 200 personnes jeudi matin sur le campus de l'Université de Lausanne (UNIL). Munis de casseroles, drapeaux et banderoles, les jeunes ont essayé de rejoindre l'Amphimax, lieu de la conférence des deux présidents, mais la police les en a empêchés.

Certains ont tenté de passer en force, ce qui a donné lieu à des bousculades et à l'utilisation d'un ou deux sprays au poivre par la police. Les manifestants ont ensuite été encerclés par les forces de l'ordre pendant plus de deux heures, le temps qu'Emmanuel Macron et Alain Berset quittent le campus de l'UNIL.

Interrogé par Keystone-ATS, le porte-parole de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, a expliqué que les étudiants n'avaient «pas respecté les interdictions et le périmètre de sécurité.» Il a ajouté que quatre jeunes avaient été interpellés, avant d'être relâchés.

Calme à l'intérieur

Un important dispositif de sécurité a été mis en place jeudi sur le campus de l'UNIL, avec notamment la présence de 550 policiers vaudois (gendarmerie et polices communales), a précisé M. Sauterel. Deux hélicoptères ont aussi survolé le site durant la matinée.

A l'intérieur d'un Amphimax bondé, aucun incident n'est venu émailler les discours des deux présidents. Leurs interventions ont été écoutées religieusement, parfois applaudies, par les 1400 personnes inscrites, essentiellement des étudiants.

En écho à la manifestation à l'extérieur, M. Macron a été questionné sur sa position sur la guerre au Proche-Orient. Il a rappelé que la France «condamnait avec la plus grande fermeté l'attaque terroriste» du Hamas. Toutefois, si Israël a «le droit de se défendre», cela ne justifie pas «de bombarder des civils» dans la bande de Gaza. Il a appelé à «une trêve humanitaire immédiate», ainsi qu'à «la reprise du dialogue politique».

Plaidoyer pour l'Europe

Devant les étudiants lausannois, le président de la République a surtout parlé d'Europe, qui aura été le fil rouge de sa visite en Suisse. Comme la veille à Berne, il a remarqué que les «fondements de l'Europe n'avaient jamais été aussi bousculés» face aux crises à répétition. L'Europe reste néanmoins «la meilleure solution face aux risques d'écartèlement et au retour des nationalismes», a-t-il assuré.

M. Macron a plaidé pour une Europe «élargie» afin de renforcer son unité. Il a aussi appelé à une plus grande «souveraineté» face aux autres grandes puissances, Etats-Unis et Chine en tête. Cela passe, selon lui, par «des investissements massifs», notamment dans les technologies liées à la transition écologique ou à l'intelligence artificielle.

A Lausanne, Emmanuel Macron et Alain Berset ont aussi visité la Fondation Jean Monnet, qui abrite les archives de l'un des pères de la construction européenne. Ils ont dîné au Beau-Rivage Palace à Ouchy, avant de prendre un train spécial pour Genève.

Nouvel accélérateur au CERN

Pour clôturer cette visite d'Etat, les deux présidents se sont rendus à Meyrin au CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire). Ils sont descendus à 100 mètres sous terre, où se trouve le LHC, le plus plus puissant accélérateur de particules du monde.

Lors de leur entretien avec la directrice générale du CERN, Fabiola Gianotti, les deux présidents ont notamment abordé la question de la construction d'un nouvel accélérateur de particules souterrain, pour l'échéance 2040. La machine serait située, comme le LHC, à cheval sur la frontière franco-suisse.

Après avoir signé le livre d'or du CERN, Emmanuel Macron s'est rendu à l'aéroport tout proche, où l'attendait l'avion présidentiel.