Croissance démographique Fribourg en bonne voie en matière d'aménagement du territoire

lp, ats

14.3.2024 - 10:35

Malgré sa forte croissance, démographique notamment, le canton de Fribourg dispose de réserves de surfaces non construites en zones à bâtir qui permettent d'absorber le développement prévu. Il est en bonne voie au regard des objectifs fixés par le législateur fédéral.

Le canton de Fribourg est en bonne voie par rapport aux objectifs fixés par le législateur fédéral, mais la mise en œuvre systématique du plan directeur cantonal reste essentielle "pour ne pas perdre le cap" (archives).
Le canton de Fribourg est en bonne voie par rapport aux objectifs fixés par le législateur fédéral, mais la mise en œuvre systématique du plan directeur cantonal reste essentielle "pour ne pas perdre le cap" (archives).
ATS

Keystone-SDA, lp, ats

Le constat ressort du rapport sur l'aménagement du territoire adopté par le Conseil d'Etat la semaine passée. Le document, présenté jeudi à la presse par le ministre en charge du dossier Jean-François Steiert, fait le point sur l'état actuel de la thématique dans toutes ses dimensions, aux niveaux cantonal, régional et local.

Le rapport montre que Fribourg dispose d'un grand pouvoir d'attraction en tant que lieu de résidence et de travail. Au cours de la dernière décennie, il a été le canton qui a connu le plus grand essor démographique sur le plan suisse, avec un taux de croissance de 16,8%, contre une moyenne nationale de 10,1%.

Poids insuffisant

L'augmentation de la population fribourgeoise est principalement due à des mouvements intercantonaux. Elle a donc surtout été le fait d'arrivées en provenance d'autres cantons. Alors que la hausse entre 1990 et 2000 a eu lieu avant tout en dehors des centres établis, le rapport montre une autre image pour les années 2011 et 2021.

L'agglomération de Bulle, en Gruyère, et les centres régionaux, a l’exception de ceux de la Singine et du Lac, affichent pour la période une croissance supérieure à la dynamique globale du canton. «Cela ne suffit néanmoins pas encore à leur donner davantage de poids», indique la Direction du développement territorial (DIME).

Le poids démographique des secteurs de priorités d'urbanisation définies dans le plan directeur cantonal n'a en effet guère évolué entre 2011 et 2021, précise le rapport. Les dix dernières années n'ont pas encore suffisamment contribué à une concentration de l'urbanisation telle qu'elle est exigée par la loi fédérale.

Surdimensionnement

«Cela reste un des principaux défis à relever», a noté Jean-François Steiert. Seules deux communes, Chénens et Meyriez, ont encore une zone à bâtir surdimensionnée. En 1989, Fribourg était avant-dernier du classement des cantons concernant le surdimensionnement, juste devant le Valais. Le canton occupe désormais le 18e rang.

Il a dépassé sept cantons, à savoir Uri, Argovie, Schaffhouse, Glaris, Grisons, Thurgovie et Jura. «Ce qui est satisfaisant si l’on tient compte des situations très variées notamment entre cantons plus urbains et plus ruraux», a constaté Roxanne Jacobi, aménagiste au Service des constructions et de l'aménagement (SeCA).

Globalement, la stratégie que sous-tend le plan directeur cantonal reste pertinente, a relevé Giancarla Papi, cheffe du SeCA. Elle doit continuer à être mise en œuvre de façon conséquente afin que les objectifs de la politique d'aménagement du territoire suisse puissent être atteints à Fribourg

Garder le cap

L'actualisation en cours du plan directeur cantonal s'inscrit dans ce contexte. En plus, il s'agira, ces prochaines années, de mettre en œuvre la deuxième étape de la révision de la loi fédérale sur l'aménagement du territoire, a rappelé Jean-François Steiert.

Celle-ci introduit des dispositions contraignantes relatives aux constructions hors de la zone à bâtir, en accord avec la stratégie actuelle. Fribourg est en bonne voie au regard des objectifs du législateur, mais la mise en œuvre systématique du plan directeur «reste essentielle pour ne pas perdre le cap».

Pour rappel, le canton doit livrer tous les quatre ans un rapport à la Confédération, celle-ci pouvant prendre des sanctions, et un tous les cinq ans au Grand Conseil.