«Des rumeurs» La gare de Lausanne ne deviendra pas un centre de détention!

beke, ats

8.3.2022 - 16:10

Il n'est pas question de transformer la gare de Lausanne en centre de détention, assure la cheffe du Département vaudois de la sécurité. Béatrice Métraux a parlé de «rumeurs» en réponse à une question du député Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche – POP) mardi lors de la séance du Grand Conseil.

«Le Conseil d'Etat regrette vivement les fausses informations qui circulent», a répondu Béatrice Métraux.
«Le Conseil d'Etat regrette vivement les fausses informations qui circulent», a répondu Béatrice Métraux.
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8.3.2022 - 16:10

Le 14 février dernier, le collectif Droit de rester a dénoncé dans un communiqué la création d'un «immense centre de sécurité dans le complexe de la gare». «Il contribuera à rendre la gare un encore plus haut lieu de la répression policière contre des personnes racisées et précaires, qu'elle ne l'est déjà», écrit l'association. «La multiplication de cellules sous les rails permettra une détention encore plus invisible», ajoute Droit de rester.

Ces inquiétudes ont été relayées par Hadrien Buclin devant le gouvernement vaudois. «Pourquoi le Conseil d'État prévoit-il de nouvelles cellules à la gare, apparemment en sous-sol, au risque de multiplier les zones carcérales non conformes aux droits fondamentaux des personnes détenues?» a demandé l'élu de la gauche radicale.

Optimisation des ressources

«Le Conseil d'Etat regrette vivement les fausses informations qui circulent», a répondu Béatrice Métraux. Elle a rappelé qu'un crédit d'études de 132'000 francs avait été soumis à la Commission des finances du Grand Conseil en décembre dernier pour financer les études relatives à un projet qui prévoit de regrouper dans un même lieu la police cantonale, l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières et la police des transports.

«Ces trois entités, qui collaborent déjà depuis de nombreuses années sur la plateforme de la gare, souhaitent optimiser leurs ressources par la mise en commun de locaux comme la réception, les salles de conférences, la cafétéria, un local de repos ou encore les vestiaires», a expliqué la ministre. «La rénovation de la gare de Lausanne a été l'occasion de mener une réflexion sur ce projet.» Chaque service conservera toutefois ses prérogatives actuelles.

La conseillère d'Etat a indiqué que ce nouveau projet remplacerait le poste de gendarmerie actuel de la gare, déjà doté de cellules. Il est prévu de construire une seule cellule équipée d'une couchette et d'un WC, contre deux aujourd'hui. Le nombre de salles de garde à vue, quant à lui, passera de 3 à 8 «afin de répondre aux besoins liés au flux de plus en plus important de voyageurs qui vont transiter par la gare de Lausanne», a ajouté Béatrice Métraux.

Cellules de dégrisement

«Ces salles de garde à vue sont assimilables à des cellules de dégrisement ne servant qu'à retenir une personne ayant été interpellée en flagrant délit en attendant de la transférer dans un endroit adapté ou de la libérer selon les procédures habituelles», a précisé la ministre. «Il ne s'agit en aucun cas d'une zone carcérale comme celle de la police cantonale à la Blécherette.»

Le Code de procédure pénale prévoit qu'une personne peut être maintenue en garde à vue pendant 24 heures au maximum avant d'être libérée ou déférée devant le Ministère public. «Dans les faits, il est très rare d'être placé en garde à vue pendant plus de deux ou trois heures», a assuré Béatrice Métraux.

Hadrien Buclin a encore voulu savoir si des cellules étaient bel et bien prévues en sous-sol. A ses yeux, l'absence d'accès à la lumière du jour, «même pour de courtes périodes de détention», est problématique. Réponse de la conseillère d'Etat: «A ma connaissance, il y a un parking au sous-sol.»

beke, ats