Siège convoité Genève: la droite part en ordre dispersé face à la gauche

tb, ats

31.1.2021 - 09:14

L'élection complémentaire au Conseil d'Etat genevois provoquée par la démission de Pierre Maudet verra s'affronter huit candidats le 7 mars prochain lors du premier tour. Cinq candidats, dont le démissionnaire, sont en lice à droite contre deux à gauche et un outsider.

Démissionnaire, Pierre Maudet est candidat à sa propre succession, mais il aura sept concurrents: Cyril Aellen (PLR), Yves Nidegger (UDC), Michel Matter (Verts'libéraux), Yann Testa (PBD), Fabienne Fischer (Les Verts),  Morten Gisselbaek (Parti du Travail) et Olivier Pahud (Evolution Suisse).
Démissionnaire, Pierre Maudet est candidat à sa propre succession, mais il aura sept concurrents: Cyril Aellen (PLR), Yves Nidegger (UDC), Michel Matter (Verts'libéraux), Yann Testa (PBD), Fabienne Fischer (Les Verts),  Morten Gisselbaek (Parti du Travail) et Olivier Pahud (Evolution Suisse).
KEYSTONE

L'émiettement de la droite pourrait profiter à la gauche dans ce scrutin au système majoritaire. Le PLR mise sur le député expérimenté Cyril Aellen pour conserver le siège laissé vacant par son ex-locomotive électorale Pierre Maudet. Le premier parti du canton est soutenu par le PDC.

L'UDC compte une nouvelle fois sur le conseiller national Yves Nidegger, habitué des élections à l'exécutif, alors que les Verts'libéraux lancent leur conseiller national Michel Matter. Positionné au centre, ce dernier pourrait bien glaner des voix au-delà du faible socle électoral de son parti. Bien moins connu dans le canton, Yann Testa défendra les couleurs du PBD.

Mais à droite, les regards sont surtout tournés vers Pierre Maudet qui se lance en indépendant. Exclu du PLR, le magistrat a remis son mandat en jeu après avoir été privé de ses prérogatives par ses collègues de l'exécutif. Son éviction fait suite à un rapport alarmant sur la gestion du personnel au sein de son département. Des conclusions définitives sont encore attendues.

Procès en pleine campagne

Le paria du Conseil d'Etat mène une campagne intensive marquée par l'ouverture fin 2020 d'une permanence où il reçoit sur rendez-vous les personnes qui ont besoin de conseils économiques pour obtenir des aides liées à la pandémie. Il a aussi publié un livre, intitulé «Quarantaine. Chronique d'une crise annoncée», dans lequel il revient subjectivement sur son parcours et ses déboires.

Ce premier tour servira de baromètre pour mesurer la confiance de la population envers celui qui avait été brillamment élu au Conseil d'Etat en 2018. C'était juste avant que n'éclate l'affaire liée à son voyage à Abu Dhabi et que les mensonges du magistrat soient exposés publiquement ébranlant toute la classe politique genevoise et même suisse.

Le score de M.Maudet sera forcément influencé par le verdict que rendra le Tribunal de police devant lequel il comparaîtra à partir du 15 février. Le magistrat démissionnaire est poursuivi pour acceptation d'un avantage. En 2015, il avait effectué un séjour tous frais payés à Abu Dhabi avec sa famille et son ex-chef de cabinet.

Vague verte

A gauche, les Verts ont choisi Fabienne Fischer, ancienne conseillère municipale en Ville de Genève, qui bénéficie du soutien des socialistes. Les écologistes comptent bien profiter de la vague verte qui a porté le parti lors des dernières élections dans le canton afin de décrocher un deuxième siège au Conseil d'Etat. La majorité de l'exécutif basculerait ainsi à gauche.

L'autre candidat à gauche est l'ancien conseiller municipal Morten Gisselbaek du Parti du Travail. Mais cette candidature ne devrait pas faire beaucoup d'ombre à Fabienne Fischer.

Enfin Olivier Pahud, inscrit sur une liste intitulée Evolution Suisse, annoncée à la dernière minute, ne devrait pas changer la donne. Cet indépendant veut défendre la Constitution au-delà des clivages partisans.

Aucun candidat ne semble en mesure de décrocher la majorité absolue lors de ce premier tour. Le deuxième round est agendé le 28 mars. Le PLR Cyril Aellen a déjà annoncé qu'il restera en course seulement s'il termine dans le duo de tête. Son parti compte bien tourner la page douloureuse de l'affaire Maudet qui plane sur la vie politique genevoise depuis plus de deux ans.

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