GenèvePour des protections périodiques gratuites dans les écoles
za, ats
20.5.2021 - 22:28
Keystone-SDA, za, ats
20.05.2021, 22:28
20.05.2021, 22:30
Après les cantons du Jura et de Vaud, celui de Genève va mettre à disposition gratuitement des protections périodiques dans les toilettes des écoles publiques. Le Grand Conseil a voté jeudi soir une motion dans ce sens.
Un amendement du PDC a fortement réduit la portée de la motion socialiste. Le texte initial demandait l'accès aux protections hygiéniques dans les écoles mais aussi les bâtiments de l'Etat, les hôpitaux ou encore les centres d'accueil pour personnes migrantes ou précaires.
Rapporteure de majorité, la PLR Véronique Kämpfen a non seulement dénoncé «une mesure arrosoir» qui aurait «un coût certain» pour le canton, mais aussi une motion «infantilisante et paternaliste»: «L'Etat n'a pas à prendre des mesures pour pallier un problème inexistant pour la majorité des femmes», a critiqué la députée.
«Charge mentale»
Pour la gauche, la question est éminemment politique. Il en va de la santé publique, de l'égalité hommes-femmes et de la justice sociale. «Le tabou des règles est une manière de contrôler le corps des femmes. L'absence de protections hygiéniques en libre-service constitue une charge mentale pour elles», a relevé le socialiste Sylvain Thévoz, rapporteur de minorité.
Et de rappeler que la ville de New York, le Canada ou encore l'Université de Harvard fournissent des protections gratuitement. «Le but de cette motion n'est pas de faire payer l'Etat pour des protections, mais de les rendre accessibles en cas d'imprévu», a plaidé Jocelyne HalIer, d'Ensemble à Gauche.
Auteure de cette motion, Helena Verissimo de Freitas a tiré un parallèle avec le papier de toilette et le savon, mis à disposition dans les bâtiments de l'Etat sans qu'on ait à en emporter en quittant la maison. Alors que l'UDC est divisée sur la question, son député Thomas Bläsi estime que les femmes doivent toujours pouvoir trouver des protections hygiéniques quand elles en ont besoin.
«Disponibles pour apprendre»
Accepté à une voix près, un amendement du PDC a restreint la mesure aux écoles publiques. Selon Patricia Bidaux, «les adolescentes ne sont pas toutes accompagnées ou équipées adéquatement par leurs parents. Leur mettre à disposition des protections hygiéniques durant les heures d'école leur permet d'être disponibles pour apprendre.»
Au final, la motion a été adoptée par 55 oui. Le PLR, le MCG et une partie de l'UDC l'ont refusée.