E-voting Genève: le Canton renonce à sa plate-forme de vote électronique

pab

28.11.2018

Image d'illustration  (archives)
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Keystone

Selon la RTS, le Conseil d'Etat de Genève ne va plus investir dans sa plate-forme de vote électronique. Le Canton renonce donc à son système qui demandait à être révisé.

À l'origine de la décision, selon les informations de la RTS, il y aurait donc des raisons financières et non pas un problème de sécurité du vote électronique.

Rien à voir, a priori, avec le test de piratage réalisé il y a un mois, quand des hackers, engagés pour vérifier la sécurité du vote électronique, étaient parvenus à manipuler le système genevois: ils avaient réussi à rediriger l’électeur potentiel vers un autre site.

Cette faille aurait pu être réparée. Mais le Conseil d'Etat genevois ne veut plus investir dans son projet. Il aurait dû dépenser plus de deux millions pour réviser son système et améliorer la sécurité.

Pour les élections fédérales de 2019

La plate-forme sera encore exploitée en 2019, notamment pour les élections fédérales. Et dès 2020, Genève devrait trouver une alternative pour permettre à ses citoyens de voter électroniquement, surtout ceux qui ne peuvent pas se déplacer facilement.

Selon la RTS, en septembre 2017, les votants étaient près de 60% à avoir choisi la voie électronique pour voter à Genève.

Une alternative

L'alternative sera probablement le système de la Poste, seul autre modèle utilisé actuellement en Suisse. Il sera lui aussi testé par l'équipe de pirates informatiques au début de l'année prochaine.

La Poste aura alors le monopole sur le vote électronique. La Suisse dépendrait d'un seul système, comme l'a expliqué Laurent Wehrli, Conseiller national PLR et membre du comité de l'Organisation des Suisses de l'étranger, mercredi matin aux micros de la radio La Première.

La démocratie en danger?

Mais pour Jean-Christophe Schwaab, ancien Conseiller national socialiste vaudois, cette solution va "modifier le débat sur le vote électronique: on va moins parler de sécurité et de fiabilité, mais on va à présent parler de privatisation du dépouillement des scrutins".

Confier le dépouillement des scrutins à une entreprise privée, "cela revient à confier les clés de la démocratie à une entreprise privée. Le dépouillement d'un scrutin est l'essence même de la démocratie, il ne doit pas être confié à une entreprise privée", a-t-il souligné toujours aux micros de La Première.

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