Rapatriement depuis Khartoum«Grand soulagement» après le retour du personnel suisse
ro, ats
25.4.2023 - 08:34
Ignazio Cassis a exprimé mardi matin son «grand soulagement» après le retour en Suisse du personnel de l'ambassade helvétique à Khartoum, ainsi que des personnes accompagnantes. Le DFAE cherche des solutions pour la trentaine de doubles nationaux qui souhaitent encore quitter le pays.
Keystone-SDA, ro, ats
25.04.2023, 08:34
25.04.2023, 09:49
ATS
L'ensemble du personnel de l'ambassade se trouve désormais en sécurité et une grande partie sont en Suisse, a indiqué le ministre des affaires étrangères devant la presse à l'aéroport de Berne-Belp. L'avion transportant six membres du personnel et trois accompagnants a atterri à 06h05 à Berne. «Tout le monde va bien», s'est réjoui le Tessinois.
Le personnel diplomatique et les familles, soit dix personnes, avaient été évacués dimanche vers Djibouti grâce à l'aide de la France. Deux autres personnes avaient été évacuées vers l'Ethiopie par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Encore des Suisses à évacuer
M. Cassis a eu une pensée pour le personnel local de l'ambassade. Une quarantaine de personnes sont restées sur place, mais elles n'encourent pas de danger particulier lié au fait qu'elles ont travaillé pour la Confédération, contrairement à ce qui s'était passé en 2021 en Afghanistan lors de la prise du pouvoir par les talibans.
Ignazio Cassis a remercié les Etats qui se sont mis à disposition pour permettre cette évacuation, France en tête, mais aussi l'Italie, la Suède et les Pays-Bas. La Suisse ne dispose pas de capacités de transport, ni de capacités d'assurer la sécurité lors de telles opérations. Cette coopération est «extrêmement importante», a-t-il souligné.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) poursuit ses contacts pour tenter d'évacuer la trentaine de Suisses qui ont exprimé leur volonté de quitter le Soudan.
La situation est compliquée par le fait qu'il s'agit souvent de doubles nationaux et que les Soudanais ont besoin d'une autorisation pour sortir du pays, a expliqué l'ambassadeur Christian Winter. C'est très difficile à obtenir alors que l'administration ne peut plus fonctionner normalement en raison des combats.
Dégradation rapide
La Confédération a fermé dimanche son ambassade «pour des raisons de sécurité». La représentation helvétique, comme d'autres ambassades, se trouve dans la zone des combats. La résidence de l'ambassadeur a essuyé des tirs, mais n'a pas subi de pillages, a relevé Christian Winter, qui se trouvait dans le bâtiment au moment des tirs.
Le diplomate a décrit la dégradation rapide de la situation de ces derniers jours dans le pays. Même s'il y avait des tensions entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), «personne ne s'y attendait», d'autant plus que c'était le ramadan, le mois du pardon.
M. Winter se trouvait avec son épouse à l'extérieur de Khartoum lorsque les premiers tirs ont été entendus le samedi 15 avril. Le couple s'est hâté de rentrer à la résidence. Les combats ont rapidement pris de l'ampleur, avec des tirs d'artillerie, des frappes aériennes, puis l'utilisation de drones.
Evacuation par bus
Les tirs visent principalement des cibles stratégiques, mais les habitations ne sont pas épargnées, faisant de nombreuses victimes civiles, a-t-il déploré. Dans ce contexte, le personnel diplomatique n'a plus pu se rendre à l'ambassade depuis le début des combats.
Pour quitter Khartoum, les Suisses ont dû se rendre à l'ambassade de France. Ils sont montés dans un bus en direction d'une base militaire située à 40 km au nord de Khartoum, a encore expliqué M. Winter. Le convoi était d'abord escorté de miliciens des FSR, puis par des chars de l'armée.
De nombreux contrôles ont émaillé le voyage. Au total, il a fallu plus de 17 heures avant d'arriver en Suisse, via Djibouti et l'Egypte, a raconté l'ambassadeur helvétique.
Ignazio Cassis a une nouvelle fois appelé à un cessez-le-feu. Berne continuera à s'engager à cette fin, a-t-il dit. L'aide suisse au Soudan atteint 10 millions de francs par année, en grande partie pour des projets d'aide humanitaire.