Placements forcés Hommage aux victimes de placements à St-Gall

ATS

21.9.2019 - 17:02

Une cérémonie a été organisée samedi à St-Gall en hommage aux victimes de placements forcés. Le gouvernement saint-gallois a officiellement présenté ses excuses aux victimes. Une fontaine avec une inscription commémorative a été inaugurée sur une place de jeux.

Le conseiller d'Etat Martin Klöti s'est excusé de l'injustice et des souffrances endurées par les personnes touchées par les internements et mises sous tutelle abusives. «Notre Etat a échoué pendant des décennies», a-t-il déclaré, citant un certain nombre d'institutions dans lesquelles les gens ont souvent dû vivre dans des conditions indignes pour de mauvaises et fausses raisons.

Diverses associations et institutions s'étaient excusées auprès des personnes concernées pour ces erreurs. Des représentants du diocèse de Saint-Gall, de l'Eglise évangélique réformée du canton, de l'Union des agriculteurs de Saint-Gall, de Curaviva Suisse et d'Integras étaient également présents samedi à cette cérémonie commémorative.

Après les discours, une fontaine, sobre, avec l'inscription «Dédiée aux personnes qui ont été victimes de mesures coercitives et de placements forcés», a été inaugurée sur un terrain de jeux. Cet emplacement doit rappeler que les nombreuses victimes se sont vu refuser une enfance et une jeunesse insouciantes.

Cinquante foyers dans le canton de St-Gall

Les internements et mises sous tutelle abusives en Suisse ont duré jusqu'au début des années 1980. Elles font l'objet d'un travail de clarification depuis quelques années, aussi bien dans les cantons qu'au niveau de la Confédération.

Une cinquantaine de foyers de différentes tailles ayant participé à ce système ont été identifiés dans le canton de St-Gall. Beaucoup de ces structures n'existent plus. Les enfants, jeunes et adultes placés venaient parfois du Valais et des cantons de Berne ou Fribourg.

Au total, 412 demandes d'indemnisation émanant du canton de St-Gall ont été déposées auprès de la Confédération. Le canton a versé 900'000 francs dans le fonds prévu à cet effet. Mais le nombre exact de victimes n'est pas connu, certaines ne voulant entreprendre aucune démarche, notamment parce qu'elles ont été traumatisées.

Travail pas terminé

La cérémonie de samedi ne met pas fin au travail des archivistes. Entre 2014 et 2018, les archives cantonales ont recherché des documents pour 350 personnes ayant pris contact avec elles. Et 18 nouveaux cas ont été signalés jusqu'à mi-2019.

Le nombre de victimes dans toute la Suisse est estimé entre 50'000 et 60'000. Une enveloppe de 300 millions de francs a été mise à disposition pour les dédommager. Près de 9000 personnes ont déposé une demande d'indemnité à la Confédération.

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