Hong Kong Hong Kong: relaxe d'un photographe suisse poursuivi pour agression

ATS

13.11.2020 - 10:39

A la barre, le prévenu avait affirmé n'"avoir fait obstruction à personne» et que son objectif était «de prendre de bonnes photos».
A la barre, le prévenu avait affirmé n'"avoir fait obstruction à personne» et que son objectif était «de prendre de bonnes photos».
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Un photographe suisse amateur a été relaxé vendredi à Hong Kong des faits de participation à l'agression d'un employé de banque chinois. Le septuagénaire s'était retrouvé en 2019 au coeur d'une confrontation violente entre des manifestants pro-démocratie et l'employé.

Marc Progin, un horloger à la retraite qui vit dans l'ex-colonie britannique depuis plusieurs décennies, n'a pas été reconnu coupable de «complicité de trouble à l'ordre public», en lien avec l'incident au cours duquel Lin Nan, un employé de JP Morgan, avait été frappé, a déclaré la magistrate Stephanie Tsui.

Les faits remontent au 4 octobre 2019, au plus fort de la crise politique hongkongaise, quand M. Nan, un employé de la banque américaine avait été pris à partie au pied de son bureau par des manifestants pro-démocratie.

Une vidéo devenue virale montrait M. Progrin fermer la porte de la banque vers laquelle M. Lin se dirigeait. Puis soudain, un homme masqué avait surgi et asséné plusieurs coups de poing à l'employé avant de disparaître en un éclair. Cet incident avait suscité la colère de la Chine.

Lors du procès, les procureurs ont accusé M. Progin, 75 ans, d'avoir délibérément fermé la porte du siège régional de JP Morgan alors qu'un différend avait éclaté entre M. Lin et des manifestants pro-démocratie. Ils estimaient que son geste a permis cette agression et caractérisait le «trouble à l'ordre public».

«Prendre de bonnes photos»

Les avocats du Suisse ont avancé que ce dernier était seulement en train de faire son travail, expliquant qu'il avait fermé la porte pour mieux se positionner afin de prendre la scène en photo. La magistrate a déclaré que le tribunal ne pouvait pas exclure que son intention était de «prendre de bonnes photos». Le prévenu encourait une peine d'un an d'emprisonnement.

A la barre, le prévenu avait affirmé n'"avoir fait obstruction à personne» et que son objectif était «de prendre de bonnes photos». De son côté, lors de son témoignage M. Lin a raconté son effroi quand la foule l'avait pris pour cible et dit ne pas croire que M. Progin se trouvait là pour prendre des photos.

Pour les avocats de la défense, M. Lin ne semblait pas si apeuré car il a lancé aux manifestants «Nous sommes tous chinois!», suscitant «le mouvement d'humeur de la foule». Les avocats ont produit devant le tribunal des clichés du photographe pour tenter de prouver qu'il était en train de travailler, et non de manifester.

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