Accord-cadre avec l'UE Ignazio Cassis ne veut pas être mis sous pression 

rl, ats

24.11.2021 - 20:08

Keystone-SDA, rl, ats

Après l'abandon de l'accord-cadre avec l'UE, la Suisse ne doit pas se laisser mettre sous pression. C'est ce qu'a déclaré le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis mercredi à l'Europa Forum de Lucerne. La Suisse doit désormais clarifier au niveau de sa politique intérieure quelles relations elle souhaite entretenir avec l'UE et à quel prix.

Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis
Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis
KEYSTONE/PETER KLAUNZER

Bien que les relations entre l'Europe et la Chine ont été annoncées comme le thème officiel de la rencontre, la cérémonie d'ouverture de mercredi soir au Palais de la culture et des congrès de Lucerne (KKL) a surtout porté sur les relations de la Suisse avec l'Union européenne (UE).

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a déclaré que le monde était de plus en plus divisé en blocs: il a cité les Etats-Unis, la Chine, mais aussi la Russie. Alors que le ton se durcit, l'Europe et la Suisse se trouvent au milieu.

Une présence unie nécessaire

Dans ce contexte, l'Europe doit apparaître comme un continent uni et joindre ses forces sur les questions importantes, a précisé M. Cassis. La Suisse doit contribuer à cet objectif.

Le Tessinois a souligné qu'avec plus de 100 accords bilatéraux, la Suisse et l'UE entretenaient des relations très étroites et que beaucoup de choses fonctionnaient très bien. Le Conseil fédéral a toutefois interrompu les négociations sur l'accord-cadre en mai, les différences étant trop substantielles.

Ce n'a pas été une décision facile, mais juste, a-t-il déclaré. La voie est désormais libre pour un nouveau départ. Impossible de dire où va mener ce voyage, mais la Suisse a la chance de pouvoir poser de nouveaux jalons, a -t-il encore ajouté.

Clarifier des questions difficiles

La Suisse doit maintenant clarifier les questions en suspens sur le plan de sa politique intérieure, a affirmé M. Cassis. Elle doit déterminer quelles relations elle souhaite avoir avec l'UE et à quel prix: quels compromis elle est prête à faire et si elle est disposée à en assumer les conséquences. «Ce sont des questions difficiles», a-t-il déclaré. La Suisse doit donc éviter de donner des réponses hâtives à l'UE.

Le ministre des affaires étrangères a rencontré le commissaire européen Maros Sefcovic la semaine dernière. Il s'agissait de la première rencontre officielle depuis la rupture des négociations en mai.

M. Sefcovic avait alors fait pression et exigé qu'une feuille de route soit établie d'ici la tenue du Forum économique de Davos en janvier 2022 pour résoudre des questions institutionnelles telles que l'adoption du droit de l'UE et le règlement des différends.

En parallèle, le forum de Lucerne a fait cette année l'objet de critiques. Diverses organisations de défense des droits de l'homme ont critiqué dans un «manifeste de Lucerne» le fait que les violations des droits de l'homme en Chine n'aient guère été abordées lors de la manifestation. Elles demandent que la Suisse et la communauté internationale adoptent une position plus ferme vis-à-vis de la République populaire. Le «business as usual» n'est pas une option.