La Suisse a trouvé un juste milieu dans la gestion de la pandémie due au coronavirus, estime le président sortant de la task force scientifique de la Confédération, Martin Ackermann. Selon lui, il a été démontré que l'Etat ne doit pas tout régler.
Keystone-SDA, wk, ats
12.08.2021, 06:46
12.08.2021, 07:24
ATS
«Beaucoup de personnes sont naturellement prudentes», explique M. Ackermann dans des entretiens diffusés jeudi par la Neue Zuercher Zeitung, le Blick et le site d'informations nau.ch. «Ce que l'État a prescrit, la population l'a bien appliqué. C'est la clé du succès».
Il tire cependant un bilan mitigé de la gestion de la crise. Au début de la pandémie, au printemps 2020, la Suisse a réagi rapidement en prenant des mesures efficaces, qui ont été largement soutenues, relève M. Ackermann dans la NZZ. En automne, cependant, le nombre de cas de Covid-19 a rapidement augmenté et, ajoute-t-il, la réaction a été trop hésitante.
En prenant des mesures plus rapidement, la charge pesant sur le système de santé aurait été réduite de moitié environ, note-t-il. «Beaucoup moins de personnes seraient tombées malades et beaucoup moins seraient mortes». Cette année, l'épidémie a été contenue par des mesures plus modérées que dans les pays voisins, remarque le biologiste.
Tout le monde sera infecté
Interrogé par nau.ch, le scientifique schwytzois révèle que la crise ne l'a pas laissé indemne. «Je restais souvent éveillé la nuit et j'avais du mal à m'endormir». Il avoue même que la task force Covid-19 ne savait pas comment réduire le nombre de cas et éviter de surcharger le système de santé l'hiver dernier.
L'intensité de la quatrième vague du coronavirus dépendra du nombre de personnes qui se feront encore vacciner et du comportement des Suisses, poursuit-il. «Mais il est clair que le virus ne va pas disparaître. Les personnes non vaccinées seront tôt ou tard infectées», déclare M. Ackermann au Blick.
Trois millions de personnes n'ont aucune immunité contre le SARS-CoV-2, pointe-t-il. C'est beaucoup plus que le nombre de personnes contaminées par le virus jusqu'à présent. «Si les personnes non immunisées sont infectées en quelques mois, cela va entraîner de nombreuses hospitalisations». Il recommande de rendre l'accès à la vaccination plus facile, afin d'augmenter le nombre de vaccinés.