Marches et actions Journée des soins infirmiers: actions dans toute la Suisse

vf, ats

12.5.2021 - 13:57

Le personnel en soins infirmiers est en première ligne pour lutter contre le Covid-19. Sous pression, il quitte souvent la profession. La journée internationale des infirmières mercredi est l'occasion de demander une revalorisation du métier, y compris en Suisse.

Le Conseil international des infirmières craint un exode massif du personnel de soins (archives).
Le Conseil international des infirmières craint un exode massif du personnel de soins (archives).
KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Keystone-SDA, vf, ats

C'est la deuxième année consécutive que cette Journée internationale se déroule dans le sillage de la pandémie de Covid. Aujourd'hui, le personnel montre des signes d'épuisement, selon le Conseil international des infirmières (CII). La fédération craint que 3 millions d'infirmières ne quittent la profession.

Burnout, dépression, troubles du sommeil: 80% des associations nationales d'infirmières font état de problèmes de santé chez les infirmiers et infirmières. Outre la surcharge de travail, nombre d'employés de ce secteur sont décédés du virus.

Faible reconnaissance

La fédération a recensé 2700 décès prouvés d'infirmières, mais le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé. Or ces travailleurs souffrent déjà d'un stress élevé, d'une faible rémunération et d'une faible reconnaissance en temps normal,

La fédération met en garde contre un exode massif des infirmières de la profession. La Suisse n'échappe pas à cette menace. Même avant la pandémie, près de la moitié des infirmières formées avaient tourné le dos à la profession, souvent avant leur 35e anniversaire, rappelle l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI).

Aujourd'hui, «il n'y a toujours pas de suivi des conséquences de la pandémie pour les infirmières en Suisse», déclare Sophie Ley, présidente de l'ASI. «Applaudir ne suffit pas!», renchérit le syndicat Unia pour qui «les salaires ne correspondent pas à la responsabilité qu'ils assument».

Marches et actions

Ce mercredi, plusieurs sections de l'ASI ont organisé des marches de protestation ou des actions sur les réseaux sociaux pour attirer l'attention du public. Unia a aussi mobilisé ses adhérents dans différentes villes pour demander une meilleure protection des travailleurs et de meilleurs salaires.

C'est par un message vidéo de Guy Parmelin que s'est ouvert mercredi le congrès de l'ASI. Le président de la Confédération a remercié le personnel soignant pour son grand engagement lors de la pandémie. Il a également reconnu que les conditions-cadre devaient être examinées de près.

Dans un tweet, le ministre de la santé Alain Berset a salué le «travail admirable» accompli par les infirmières et infirmiers. «Dans les hôpitaux, les EMS, les soins à domicile. Depuis toujours – et plus encore depuis un an. Ils s’engagent pour toute la société et méritent notre gratitude».

Occasion ratée

Sur le plan suisse, l'ASI regrette que le Parlement n'ait pas saisi l'opportunité du contre-projet à l'initiative sur les soins infirmiers pour améliorer les conditions de travail du personnel en soins infirmiers. «Il ne suffit pas de former plus d'infirmières, quand elles quittent la profession après quelques années, selon Sophie Ley.

Le contre-projet indirect a été adopté à la dernière session de mars. Il prévoit l'extension des compétences des infirmiers et veut encourager la formation.

L'initiative populaire veut elle revaloriser le métier. Elle réclame des conditions plus attrayantes et des salaires appropriés surtout lors de la formation. Le texte a été rejeté tant par le Conseil fédéral que le Parlement.