UkraineJusqu'à 60'000 réfugiés ukrainiens en Suisse, estime Keller-Sutter
ot, ats
11.3.2022 - 00:23
Jusqu'à 60'000 personnes pourraient chercher un refuge en Suisse en raison de l'invasion russe en Ukraine, a averti jeudi soir la ministre suisse de la justice Karin Keller-Sutter. C'est un «très grand défi» pour notre pays, a-t-elle ajouté.
ot, ats
11.03.2022, 00:23
ATS
Une estimation précise est difficile à donner, indique Mme Keller-Sutter dans un entretien à Blick TV, car son ampleur dépend entre autres de la poursuite des combats.
L'accueil des réfugiés ne se déroulera certainement pas sans difficulté, souligne la conseillère fédérale PLR. «Il peut y avoir des erreurs et des manquements». Tous les réfugiés devront être enregistrés, ajoute-t-elle. Outre les hébergements de la Confédération et des cantons, l'aide privée sera nécessaire, selon elle. «Cela peut durer longtemps».
La Suisse veut accorder aux réfugiés ukrainiens le statut de protection spécial «S», créé à la suite des guerres de Yougoslavie dans les années 1990. Encore jamais utilisé, le dispositif doit permettre aux Ukrainiens d'obtenir un permis «S», sans passer par la procédure d'asile ordinaire. Le droit de séjour est d'un an, mais il peut être prolongé aussi longtemps que les personnes sont exposées à un danger grave. Le Conseil fédéral doit prendre une décision à ce sujet vendredi.
Une seule solution
La Suisse avait enregistré, jusqu'à jeudi, 1624 personnes ayant fui l'Ukraine, dont 1145 sont hébergées dans des centres d'asile fédéraux et 479 chez des particuliers.
Depuis le début des combats en Ukraine, 2,3 millions de personnes, dont un million d'enfants, ont fui le pays vers les Etats voisins, selon l'ONU. Le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) évalue de 10 à 15 millions le nombre de personnes, qui vont être déplacées. Il s'agit du plus grand mouvement de réfugiés dans un délai aussi court depuis la seconde guerre mondiale, selon la ministre suisse de la justice.
Il n'existe qu'une seule solution pour sortir de la crise, poursuit-elle: «M. Poutine». «Le président [russe Vladimir] Poutine a le pouvoir de mettre fin à cette guerre à tout moment», lâche-t-elle, soulignant que «personne ne comprend cette invasion».