CoronavirusKOF: Taxer les gagnants de la crise du Covid
ATS
30.8.2020 - 12:08
Les entreprises à qui la crise du coronavirus est bénéfique devraient être davantage taxées pour venir en aide aux perdantes. Jan-Egbert Sturm, responsable du Centre de recherches conjoncturelles de l'EPF Zurich (KOF) est à l'origine de cette proposition.
«Toutes les entreprises ne se portent pas mal, a déclaré Jan-Egbert Sturm dans une interview accordée au SonntagsBlick. Le chercheur dirige le groupe d'experts en économie de la task force nationale Covid-19.
Certaines entreprises «ont gagné plus que jamais pendant la crise», par exemple certaines épiceries, boutiques en ligne et laboratoires pharmaceutiques. Or, c'est en grande partie le hasard qui a décidé quelles entreprises s'en sortiraient, contrairement à la crise financière, où la politique, les banques et l'économie elles-mêmes ont commis des erreurs.
«Une redistribution serait justifiée»
D'autres secteurs comme le sport, la culture, les voyages ou la restauration ont connu des difficultés financières sans que cela ne leur soit imputable. «Par conséquent, une redistribution serait justifiée», a plaidé l'économiste.
Mais d'ajouter, «nous ne pouvons pas éviter que certaines entreprises vont tomber en faillite», a-t-il poursuivi. Des emplois vont être perdus dans plusieurs secteurs, mais d'autres pourraient émerger.
Seniors menacés
Autre secteur touché par la crise, celui de l'emploi des seniors. Si les employés âgés ont jusqu'à maintenant assez bien surmonté la crise liée à la pandémie de Covid-19, leur situation pourrait changer dans les mois à venir, explique Michael Siegenthaler, expert du marché du travail au KOF, toujours au SonntagsBlick.
Le spécialiste établit un parallèle avec la crise financière de 2008. Dans les premiers mois qui ont suivi son éclatement, ce sont surtout les jeunes qui ont perdu leur emploi.
La deuxième vague de licenciements avait en revanche touché les salariés les plus âgés. Selon M. Siegenthaler, le chômage de longue durée pourrait représenter dans l'année à venir un tiers de l'ensemble des chômeurs.
En janvier, il n'était que de 12%. Un autre expert du marché du travail, George Sheldon, estime, lui, que cette proportion pourrait grimper à 40%.