«Campagne de dénigrement» Exclusion et plainte à la tête de la Patrouille des Glaciers

zd, ats

2.6.2021 - 09:57

L’Association de soutien, de gestion et de promotion de la Patrouille des Glaciers (ASPdG) a exclu mardi soir l'un de ses membres lors d'une assemblée générale extraordinaire. Le comité directeur a par ailleurs porté plainte contre l'intéressé.

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L’Association de soutien, de gestion et de promotion de la Patrouille des Glaciers (ASPdG) a exclu mardi soir l'un de ses membres lors d'une assemblée générale extraordinaire (archives).
L’Association de soutien, de gestion et de promotion de la Patrouille des Glaciers (ASPdG) a exclu mardi soir l'un de ses membres lors d'une assemblée générale extraordinaire (archives).
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Sur proposition du comité directeur, neuf des onze membres présents sur les 14 que compte l'association ont voté l'exclusion de Jean-Marie Cleusix, membre actif de la fondation et membre d'honneur, indique l'ASPdG dans un communiqué.

Il lui est reproché d'avoir mené une «campagne de dénigrement» depuis l’été 2020. Date depuis laquelle, l'exclu a multiplié les actions pour dénoncer la gestion financière du comité directeur, composé de cinq personnes, détaille le texte qui parle d'accusations «au mieux, diffamatoires, au pire calomnieuses».

Raison pour laquelle, les membres du comité directeur de l'ASPdG ont ont saisi la justice. «Plusieurs plaintes ont été déposées à l’encontre de Jean-Marie Cleusix», a confirmé à Keystone-ATS le ministère public.

Jean-Marie Cleusix n'a pas assisté à l'assemblée générale. «Aujourd'hui, les choses ont pris une tournure différente. Ce sont les avocats qui vont gérer la chose. Le mien réagira comme il se doit», a-t-il indiqué sur Canal9, quelques heures avant la réunion, pointant du doigt le manque de transparence qui entoure l'association. Contacté mercredi par Keystone-ATS, il n'avait pas encore donné suite.

Toujours pas de rendez-vous agendé

L'ASPdG est dans la tourmente depuis plusieurs mois. En novembre, l'armée a suspendu temporairement sa collaboration avec l'entité, via une lettre envoyée, l'invitant à «régler ses problèmes internes». La gestion financière de son comité directeur est pointée du doigt. Un audit externe est mené.

Ses conclusions intermédiaires rassurent le Département fédéral de la défense (DDPS), qui reprend la collaboration en février. L'audit appelle toutefois l’ASPdG à prendre des mesures, notamment sur la transparence, la traçabilité et les contrôles des comptes.

En mai, l'ASPdG estime que les «événements de ces derniers mois ont non seulement causé un grave préjudice d’image et de réputation à la Patrouille des Glaciers mais ont aussi mené à la détérioration des relations» entre les deux entités. Elle suspend sa collaboration avec le DDPS. Les membres de l'association devraient se décider à la mi-juin s'ils veulent définitivement résilier la convention qui lie celle-ci à la Confédération.

Dans la foulée de cette suspension, le Valais invite les partenaires impliqués dans l'organisation de la Patrouille des Glaciers à se réunir pour discuter et trouver une solution. «Les discussions sont en cours mais aucune date n'a encore été trouvée pour un rendez-vous tripartite», indique mercredi le canton à Keystone-ATS.

L'armée, seule aux commandes

La Patrouille des Glaciers a été créée en 1943 et relie Zermatt ou Arolla à Verbier. L'armée suisse, organisatrice de l’épreuve, est responsable de la planification, de la conduite et de la logistique de la course. L’ASPdG, une structure privée et civile fondée en 1995, gère les sponsors et la promotion.

La course de ski-alpinisme est subventionnée par plusieurs collectivités publiques dont l'Etat du Valais et la Confédération. En 2018, 1600 patrouilles – militaires, civiles, suisses et étrangères – y avaient participé. L'édition 2020 a été annulée en raison du coronavirus, la prochaine devrait avoir lieu en 2022 et sera donc organisée uniquement par l'armée.