Abus sexuels L'Eglise protestante suisse fait son introspection

mabe, ats

12.1.2024 - 10:07

L'Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS) se réunit vendredi pour discuter comment aborder les cas d'abus sexuels en son sein. Dans le cadre de cette démarche, les yeux du monde protestant suisse sont tournés vers les résultats d'une étude sur les violences au sein de l'Eglise protestante d'Allemagne (EKD), dont la publication est attendue le 25 janvier.

Actuellement, 19 des 25 Eglises membres de l'EERS disposent «d'un concept de protection» contre le harcèlement et les abus sexuels. (image d'illustration)
Actuellement, 19 des 25 Eglises membres de l'EERS disposent «d'un concept de protection» contre le harcèlement et les abus sexuels. (image d'illustration)
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Keystone-SDA, mabe, ats

Le but de la rencontre de vendredi est d'informer les Eglises membres sur «la conception de l'étude de l'EKD et mettre en évidence les différences par rapport à d'autres études», explique la présidente de l'EERS, Rita Famos, dans une interview publiée vendredi par le journal Le Temps. Dans le but de pouvoir «tirer des conclusions» pour son propre travail, l'EERS estime en effet important de comparer les approches utilisées par les Eglises qui ont déjà publié des études sur les abus sexuels, notamment en Suisse, en Allemagne et en France.

Le groupe de travail qui réunira vendredi les représentants des différentes Eglises cantonales protestantes discutera de «questions spécifiques» en lien avec ces études et s'accordera «sur la suite à donner», selon Mme Famos.

L'EERS n'enquête pas

«L'EERS n'est pas en train d'enquêter», souligne cependant la pasteure zurichoise. «Nous sommes en train de voir si et comment il est possible, au sein de notre organisation fédéraliste, d'élaborer un état des lieux solide (...)», poursuit-elle.

Actuellement, 19 des 25 Eglises membres de l'EERS disposent «d'un concept de protection» contre le harcèlement et les abus sexuels, selon Mme Famos. Comme toutes les grandes et moyennes Eglises en sont dotées, «environ 95% des réformés de Suisse» bénéficient de cette protection, indique-t-elle.

La présidente de l'EERS estime que faire réaliser l'enquête par des chercheurs externes «serait la meilleure solution pour notre Eglise». Notamment pour garantir l'indépendance de l'étude.

L'exemple de l'Eglise protestante allemande

Quant à savoir si les résultats de l'enquête allemande pourront être extrapolés à l'église protestante suisse, l'EERS ne pourra se prononcer «qu'après avoir pris connaissance de l'étude en détail». Une différence importante réside dans les grandes institutions diaconales de service social qui existent en Allemagne, contrairement à la Suisse.

Mi-décembre, Rita Famos avait estimé à la radio alémanique que l'Eglise évangélique réformée avait trop longtemps fermé les yeux sur les cas d'abus sexuels qui étaient «certainement nombreux» en son sein.