UkraineL'ONU inquiète de possibles procès de détenus à Marioupol
sn, ats
23.8.2022 - 11:22
L'ONU est inquiète des indications de possibles procès dans les prochains jours de prisonniers de guerre ukrainiens à Marioupol. S'ils ont lieu, ceux-ci pourraient constituer des crimes de guerre, a-t-elle affirmé mardi à Genève.
Keystone-SDA, sn, ats
23.08.2022, 11:22
ATS
Plusieurs soldats ukrainiens pourraient comparaître devant ce qui est mentionné par la Russie et les forces pro-russes dans l'est de l'Ukraine comme un «tribunal international». Des photos et des vidéos diffusées dans les médias et les réseaux sociaux montrent des cages pour les accusés.
«Nous ne savons pas combien» de prisonniers pourraient devoir faire face à ce tribunal, a affirmé à la presse une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Ni qui ferait partie des magistrats et pour quels crimes les accusés seraient poursuivis. L'agence onusienne est inquiète de la menace de procès inéquitables, ce qui constituerait un crime de guerre, qui pourraient mener à des exécutions. Elle estime «humiliantes» les photos dévoilées. «Ce n'est pas acceptable».
Le droit international interdit de poursuivre des prisonniers de guerre pour leur participation à un conflit, a affirmé à la presse une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Ceux-ci peuvent s'appuyer sur «une immunité», tant que les actes de guerre sont légaux.
«Nous n'avons eu aucun accès aux prisonniers de guerre» ukrainiens, ajoute la porte-parole, appelant à garantir une surveillance indépendante de ces procès s'ils ont eu lieu. En revanche, l'ONU a pu assister à ceux de combattants pro-russes. Elle est inquiète que certaines condamnations aient pu être prononcées pour la seule participation de ceux-ci au conflit.
Plus largement, l'ONU est inquiète du manque de possibilités de visites auprès des prisonniers de guerre, déploré à de nombreuses reprises par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Et les détenus sont exposés à la menace de tortures et d'abus. Les déclarations de responsables russes et membres de groupes armés pro-russes les considérant comme «criminels de guerre» ou de «terroristes» sont préoccupantes, selon le Haut-Commissariat.