Alimentation L'ONU redoute des famines dans une vingtaine de pays d'ici juillet

L'insécurité alimentaire grave devrait encore se détériorer dans 20 pays d'ici juillet, dont certains sont menacés de famine selon l'ONU. Le Nigeria, le Yémen et le Soudan du Sud sont à nouveau les plus exposés, selon un rapport présenté mardi à Genève.

Keystone-SDA, sn, ats

23.03.2021, 11:21

ATS

L'analyse du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) rassemble des facteurs comme les conflits, les effets de la pandémie, les désastres climatiques ou la situation économique. Dans treize pays, une partie de la population fait face à des difficultés considérées comme «cruciales», dont de la malnutrition sévère aiguë.

Il s'agit de l'Afghanistan, du Burkina Faso, de la République démocratique du Congo (RDC), de la Centrafrique, de l'Ethiopie, d'Haïti, du Honduras, du Nigeria, du Soudan, du Soudan du Sud, de la Syrie, du Yémen et du Zimbabwe. Tout problème supplémentaire «pourrait pousser un nombre significatif de personnes» vers la famine, insiste le rapport.

Hausse de la malnutrition sévère

«La malnutrition sévère aiguë augmente dans le monde», a affirmé à la presse un responsable de la FAO. Selon les estimations pour 2020, plus de 160 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire aiguë, en augmentation de plusieurs dizaines de millions, a-t-il ajouté.

L'accès à la nourriture est notamment «très crucial» en Syrie et au Yémen. La possibilité d'éviter une catastrophe très importante diminue rapidement, a renchéri de son côté une représentante du PAM.

Dans l'Etat de Jonglei, au Soudan du Sud, la probabilité d'une famine est déjà en train d'être observée. Environ 108'000 personnes au total seront en état de catastrophe alimentaire d'ici quelques mois dans cette zone.

Aide d'urgence

Ce nombre devrait même tripler au Yémen pour atteindre plus de 45'000 d'ici juin, dans un pays où plus de 16 millions de personnes sont en difficulté alimentaire. Celui des personnes confrontées à une malnutrition très grave dans le Nord du Nigeria devrait doubler à 1,2 million.

Les agences onusiennes appellent à une assistance humanitaire urgente pour faire face à ces situations. Elles sont associées depuis peu dans un dispositif spécial de prévention de la famine lancé par Antonio Gueterres. Le secrétaire général de l'ONU avait alerté le Conseil de sécurité que des millions de personnes pourraient décéder de famines sans action rapide des Etats.