Syrie L'opposition syrienne juge sans avenir le Comité constitutionnel

sn, ats

3.2.2021 - 10:39

Le chef des opposants syriens estime que le Comité constitutionnel n'a pas d'avenir, après le blocage des pro-Assad, si la communauté internationale n'impose pas des délais. Nasser al-Hariri a dit mercredi préparer une visite en mars à Washington.

Le chef de l'opposition syrienne Nasser al-Hariri veut que la communauté internationale impose des dispositifs pour les discussions sur la Syrie (archives).
Le chef de l'opposition syrienne Nasser al-Hariri veut que la communauté internationale impose des dispositifs pour les discussions sur la Syrie (archives).
ATS

Le Comité constitutionnel en l'état «ne peut plus avancer», a-t-il affirmé aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU). L'opposition ne veut plus d'un processus politique lié seulement à cette instance.

Vendredi, au terme de cinq jours de réunion du groupe restreint du Comité constitutionnel, l'émissaire de l'ONU Geir Pedersen avait lui aussi estimé la situation intenable et s'était dit «déçu». Il va mener de larges consultations avant toute nouvelle rencontre. Mais l'opposition ne s'attend pas à ce qu'elle ait lieu avant la présidentielle de juin.

Pour la Coalition nationale syrienne (CNS), le régime du président Bachar al-Assad refuse toute discussion et il faut désormais que la communauté internationale prenne l'initiative. M. al-Hariri, qui s'exprimait depuis le nord de la Syrie, demande que celle-ci active la possibilité d'imposer des dispositifs pratiques, conformément à l'une des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Notamment un gouvernement provisoire pour remplacer celui du président Bachar al-Assad et de véritables élections.

Mais M. al-Hariri met en garde contre tout pays influent dans le conflit qui souhaiterait imposer une nouvelle Constitution. Les attentes de l'opposition auprès de la Russie, qui a porté le Comité constitutionnel, et de la nouvelle administration américaine de Joe Biden sont également importantes. Les Etats-Unis «ont une responsabilité» sur la situation en Syrie qui serait toutefois pire encore sans leurs efforts, a affirmé M. al-Hariri. Il prépare une visite en mars à Washington.

Appel sur les vaccins

Il dit déjà avoir dialogué avec la Maison Blanche, le Conseil de sécurité nationale et plusieurs spécialistes de la Syrie au sein du gouvernement américain. Sur les violences, l'attitude de l'Iran ou encore les questions politiques.

«La situation est très difficile» en Syrie, ajoute le chef de la CNS. Il appelle à une campagne internationale pour assister les déplacés dans le nord du pays et demande à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à sécuriser des doses de vaccin contre le coronavirus pour ceux qui en ont besoin dans cette région.

Après près de dix ans de conflit, près de 390'000 personnes ont été tuées. Des millions de Syriens sont réfugiés. Un nombre assez similaire est déplacé à l'intérieur du pays.

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