Assemblée de l'UDC L'UDC adopte une résolution pour lutter contre l'islam radical

ATS

2.11.2017 - 12:43

Les délégués de l'UDC se sont réunis samedi à Frauenfeld pour discuter des mesures à prendre afin de lutter contre l'islam radical. Une résolution comprenant une vingtaine de revendications a été adoptée pratiquement à l'unanimité.

Pour l'occasion, l'UDC avait invité le journaliste Kurt Pelda, spécialiste reconnu de l'islam qui avait révélé le cas du prédicateur haineux biennois en août dernier. Celui-ci a d'emblée mis en garde contre une politique discriminatoire qui rendrait encore plus difficile l'accès des journalistes et des policiers aux milieux salafistes.

En effet, c'est un musulman d'origine nord-africaine qui a mis le journaliste sur la piste de l'imam biennois, a raconté Kurt Pelda aux plus de 350 délégués et à la centaine d'invités présents. Il a également insisté sur le fait que la politique doit se concentrer sur des sujets importants pour combattre l'islam radical.

Ensuite, le vice-directeur du Service de renseignement de la Confédération Paul Zinniker a expliqué au parti ce que la nouvelle loi sur le renseignement permettait. Il a souligné que le service ne pouvait pas agir directement dans des cas de personnes potentiellement dangereuses, mais devait déposer des demandes auprès des offices aptes à intervenir.

Le conseiller communal UDC de Nidau (BE), Roland Lutz, en charge du dossier du prédicateur haineux qui était à l'aide sociale, a pour sa part souligné la faible marge de manoeuvre des communes. Par exemple, Nidau souhaite renforcer les enquêtes sociales, mais a besoin d'une intervention financière du canton pour le faire.

Une question de sécurité

Dans son discours d'ouverture, le président du parti Albert Rösti a souligné que la lutte contre l'islam radical était une question de sécurité. Dans ce cadre, il a âprement critiqué la décision du gouvernement d'examiner plus en profondeur l'acquisition de nouveaux avions de combat, accusant le gouvernement de faire passer la sécurité du pays au second plan.

En revanche, l'attribution d'un milliard de francs pour les pays de l'Est ou d'un autre milliard pour les Jeux olympiques passent avant la sécurité. "L'acquisition d'avions de combat prend huit ans. Notre sécurité ne peut plus attendre", a-t-il conclu.

Dans ce contexte, l'UDC a adopté un catalogue de revendications visant à lutter contre l'islam radical. Le texte a été approuvé par 351 voix contre une opposition.

Il comporte près de vingt points. Les revendications s'adressent d'une part aux cantons et communes et d'autres par à la Confédération.

Prédication en langue nationale

L'UDC demande notamment que cesse le travail pastoral des imams dans les prisons et qu'ils soient remplacés par des psychologues de prison ou de l'armée. Le parti refuse l'introduction de jours fériés musulmans officiels, particulièrement du ramadan.

Les mosquées doivent être accessibles au public et en tout temps aux autorités et à la police. Par ailleurs, la prédication doit être tenue dans une langue nationale.

Une quinzaine de délégués ont pris la parole avant le vote. Plusieurs de leurs interventions n'avaient pas pour cible l'islam radical, mais l'islam en général. Ainsi, une déléguée zurichoise s'est insurgée contre le bruit émis en soirée lors des festivités du ramadan.

Contreproductif et discriminatoire

Pour Kurt Pelda, qui avait en début d'assemblée souligné l'importance de s'en prendre aux problèmes importants, les mesures de l'UDC sont excessives, contre-productives et même discriminatoires, a-t-il dit à l'ats.

Par exemple, une obligation de tenir les prédications dans une langue nationale n'est pas réaliste. En plus, c'est une discrimination par rapport, notamment, à la communauté israélite qui tient ses prédications en hébreu, a souligné M. Pelda.

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