Suisse La couverture vaccinale doit augmenter avant la vague Omicron

uc, ats

14.12.2021 - 16:48

Un maximum de personnes doivent être vaccinées ou recevoir une dose de rappel avant l'arrivée de la vague Omicron en Suisse, ont estimé des experts mardi à Berne. Les enfants âgés de 5 à 11 ans pourront en faire partie. Ils pourront recevoir le vaccin de Pfizer dès 2022.

Le président de la CFV Christoph Berger.
Le président de la CFV Christoph Berger.
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Il est «essentiel» qu'un maximum de personnes reçoivent leur troisième dose de vaccin avant l'arrivée de la vague Omicron en Suisse. Le rappel a un effet positif contre le nouveau variant, a indiqué Tanja Stadler, présidente de la Task Force scientifique de la Confédération, mardi devant la presse à Berne.

A Londres par exemple, qui avait comme la Suisse un haut niveau du variant Delta, il représente déjà 40% des cas. Et comme Omicron est plus contagieux et que les vaccins n'offrent qu'une protection réduite, les hôpitaux pourraient être rapidement débordés, a souligné la professeure de l'EPF de Zurich.

Les premières données indiquent que les vaccins protègent bien contre une évolution grave. Avec trois doses, la protection à court terme contre Omicron est estimée entre 60% et 85%, selon la Pre Stadler. Une protection à peu près identique à celle conférée par une double dose contre le variant Delta.

Par ailleurs, rien n'indique qu'il provoque des infections moins graves que Delta chez les personnes non vaccinées ou non immunisées, a encore relevé la spécialiste.

Mesures supplémentaires nécessaires?

En Suisse, la vaccination de rappel se poursuit à un rythme élevé. Plus d'un million de personnes ont reçu une dose de rappel, a indiqué la cheffe de section à l'OFSP Virginie Masserey. La semaine dernière, ce sont environ 30'000 personnes qui ont eu leur 1ère dose de vaccin, soit 4000 de plus que la semaine précédente.

Plus de 80 militaires seront engagés en appui des cantons du Jura, du Valais, de Fribourg et de Neuchâtel dès le début de la semaine prochaine, notamment pour soutenir l'effort vaccinal.

Omicron reste pour le moment «très minoritaire» en Suisse, a indiqué Mme Masserey, qui a aussi relevé que le nombre de nouveaux cas quotidiens ce mardi était inférieur à celui de mardi passé. Les nouvelles infections doivent diminuer afin de faire face à ce variant, très contagieux, qui va inévitablement se répandre. Pour ce faire, «on ne sait pas si les mesures en place vont suffire ou si des mesures supplémentaires seront nécessaires», a-t-elle ajouté.

Vacciner les enfants

La vaccination des enfants est un autre élément fondamental de la lutte qui se prépare contre Omicron, a estimé Tanja Stadler. Ce variant va déterminer l'évolution des choses au début de l'année prochaine.

La chercheuse a tenu ces propos peu après que l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) a recommandé mardi la vaccination avec deux doses pour les enfants âgés de 5 à 11 ans. L'autorisation se fonde sur celle, par Swissmedic, du vaccin à ARNm de Pfizer/BioNTech.

Elle vaut en particulier pour les enfants atteints d'une maladie chronique. Elle vaut également aussi pour les enfants qui ont des contacts étroits avec des adultes vulnérables vivant dans le même foyer, par exemple si ceux-ci ne peuvent pas se protéger par la vaccination en raison d’une immunodéficience.

Enfin, la vaccination est aussi particulièrement recommandée aux enfants guéris du Covid-19 et qui ont eux-mêmes des problèmes de santé. Pour ces enfants, une dose de vaccin est suffisante.

Pfizer livrera les doses de ce vaccin dans les trois à quatre semaines suivant l’autorisation. Ces vaccins seront ainsi disponibles en Suisse à partir de début janvier 2022.

Peu de myocardites

Le président de la CFV Christoph Berger a ajouté que 6 millions d'enfants ont déjà été vaccinés aux Etats-Unis, dont 2 millions ont reçu la 2e dose. Une étude clinique a été réalisée, c'est la base pour une autorisation comme elle a été délivrée aux Etats-Unis et dans l'UE. Le vaccin est sûr: les effets graves n'ont pas pu être exclus avec certitude, mais il n'y a par exemple pas eu de cas de myocardites aux Etats-Unis, un effet secondaire possible.

La vaccination des enfants n'aura que peu d'effets sur la circulation du variant Delta parmi la population, a-t-il reconnu. Elle ne déploie ses effets que si les adultes sont vaccinés aussi. Mais elle protège les enfants de complications et d'effets négatifs corollaires comme la mise en quarantaine par exemple.