Turbulences La crise au Conservatoire de Lausanne résonne au Grand Conseil

sj, ats

8.2.2022 - 16:51

Les turbulences qui secouent le Conservatoire de musique de Lausanne (CL), avec notamment la récente démission en bloc des doyens de l'institution, ont rebondi mardi au Grand Conseil vaudois. Une députée PLR s'est inquiétée d'une nouvelle crise faisant suite à celle de 2018 avec une gouvernance déjà compliquée à l'époque. Elle interpelle le Conseil d'Etat sur les chances d'améliorations de la situation.

Les problèmes et dissonances au sein du Conservatoire de musique de Lausanne inquiètent jusqu'au Grand Conseil vaudois.
Les problèmes et dissonances au sein du Conservatoire de musique de Lausanne inquiètent jusqu'au Grand Conseil vaudois.
ATS

Keystone-SDA, sj, ats

Dans son interpellation, soutenue par 20 collègues de son parti, Florence Bettschart-Narbel s'étonne que la «sérénité n'ait toujours pas été retrouvée» à la Haute école de musique et du Conservatoire de Lausanne (HEMU-CL), chapeauté par un même Conseil de fondation, malgré un premier audit effectué en 2018.

Les conclusions de l'enquête, menée par l'ancien recteur de l'Université de Lausanne Dominique Arlettaz, proposaient une organisation de la gouvernance devant permettre à l'HEMU-CL de prendre un nouveau départ, d'envisager l'avenir sur des bases sereines en privilégiant la confiance, le respect et la participation.

A la suite des revendications des doyens et professeurs de novembre dernier et la plus récente démission en bloc des six doyens du CL, dénonçant une gouvernance «inconséquente, autoritaire et dangereuse», un nouvel audit a été lancé. Ses conclusions devraient être livrées dans le courant du mois de mai.

Déficit annuel à combler

La députée PLR s'interroge sur la pertinence de ces audits. «La situation va-t-elle vraiment s'améliorer?», questionne-t-elle le gouvernement. Elle demande aussi au Conseil d'Etat si des mesures avaient été prises à la suite du précédent audit de 2018, si oui, s'il y a un suivi de ces mesures.

La décision de démission collective des doyens est intervenue pratiquement un an après l'annonce par la direction du CL d'une baisse des salaires des enseignants, d'une hausse des écolages et d'une adaptation des mesures pédagogiques.

Confronté à un déficit annuel de 300'000 francs, l'institution avait affirmé en février 2021 devoir prendre des mesures pour assurer sa survie. Sa direction indiquait vouloir abandonner «le taux horaire privilégié» dont bénéficient les plus anciens collaborateurs, qui seront désormais placés sur le même taux que leurs collègues.

Elle expliquait qu'elle ne pouvait plus maintenir une échelle de salaires supérieure aux recommandations de la Loi sur les écoles de musique (LEM). En revanche, aucun licenciement n'était prévu. Le Conservatoire de Lausanne compte environ 1200 élèves et 80 professeurs. Son budget 2021 se montait à 8,1 millions de francs.