BürgenstockCassis: «Rien n'est moins sûr qu'une conférence sur la paix»
sn, ats
10.6.2024 - 11:22
«D'intenses consultations» ont lieu pour la déclaration finale de la conférence sur l'Ukraine au Bürgenstock (NW), selon le conseiller fédéral Ignazio Cassis. Les cyberattaques ont augmenté ces dernières semaines. Et les forces de sécurité se disent prêtes.
Keystone-SDA, sn, ats
10.06.2024, 11:22
ATS
«Rien n'est moins sûr qu'une conférence sur la paix», a affirmé le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) devant la presse suisse et internationale à Berne. «Si vous attendez des garanties, il faut rester à la maison», a-t-il insisté, sans davantage de détails.
«Chaque jour, il y a des surprises. Un pas en avant et un pas en arrière», glisse-t-il, ajoutant que la Suisse souhaite une déclaration finale à l'unanimité. Répétant qu'une paix durable ne peut être atteinte sans la Russie, il a affirmé que les moyens de l'associer seront notamment «au centre» de la réunion. Tout comme la feuille de route pour les étapes suivantes et le rôle que la Suisse pourrait continuer ou non à jouer.
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Pour rassembler le plus possible, la Suisse a choisi trois thématiques qui figurent en commun dans les plans de paix ukrainien, africains, chinois ou même russe. Celles de la sécurité nucléaire, de la liberté de navigation et de la sécurité alimentaire et des questions humanitaires.
Des mesures de confiance possibles, sans la difficile pierre d'achoppement de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, rejetée par Moscou. Certaines voix ukrainiennes ont déploré que le projet de déclaration puisse être partiel par rapport au plan de dix points du président ukrainien Volodymyr Zelensky et demandé que Kiev se dissocie.
«Remarquable» selon Amherd
Dans cet exercice, le couple à distance entre Kiev et la Russie planera sur la conférence. M. Cassis assume le fait de ne pas avoir convié Moscou plutôt que de faire peser sur elle la responsabilité d'un refus. Avec une invitation, exclue par M. Zelensky, le danger que l'Ukraine claque la porte «était bien là», insiste le conseiller fédéral.
De même, il semble se résoudre à devoir faire sans Pékin, qui faisait de la participation de la Russie une condition à sa venue. «Une participation chinoise semble être difficile», admet le chef du DFAE. Mais il relève le rôle joué par Pékin dans la phase préparatoire jusqu'en avril. Même si la Chine n'a jamais adoubé publiquement la conférence.
Quelque 90 Etats et organisations internationales ont confirmé et la moitié seront représentés au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. Un chiffre «assez remarquable» et qui montre que l'initiative de la Suisse, à la demande de M. Zelensky, est «bien considérée», estime la présidente de la Confédération Viola Amherd.
«Ce conflit a des répercussions pour le monde entier», a ajouté M. Cassis. Lui-même se rendra mardi à Berlin pour la troisième conférence sur la reconstruction de l'Ukraine, dispositif qui avait été lancé par la Suisse déjà.
Il doit voir également dans la semaine à Berne le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi. Il avait piloté avec lui une initiative, lors de la première présidence suisse du Conseil de sécurité de l'ONU en mai 2023, pour sécuriser la centrale de Zapporijjia.
Augmentation «massive» de cyberattaques
Preuve des tensions autour de la conférence du Bürgenstock, une augmentation «massive» des cyberattaques a été observée depuis quelques semaines. Tout comme une vaste campagne de désinformation. Des tentatives pour saboter la rencontre, admet M. Cassis. La Suisse n'a toutefois pas convoqué l'ambassadeur russe, a encore dit la présidente de la Confédération.
Pour faire face aux différents défis, jusqu'à 4000 militaires au total seront mobilisables et accompagneront les forces de sécurité nidwaldiennes et la police fédérale. «Nous sommes prêts», a affirmé le commandant de la police nidwaldienne Stephan Grieder. Les restrictions d'accès pour la population sont inévitables mais il les estime «proportionnées» par rapport à l'importance de la réunion.
La collaboration entre la police, l'armée et la police fédérale «a bien fonctionné depuis le premier jour», s'est félicitée la conseillère d'Etat nidwaldienne Karin Kayser-Frutschi. Même diagnostic pour l'armée. «Nous sommes entraînés pour ce type de mission», a estimé le commandant de la division territoriale 2, le divisionnaire Daniel Keller. D'importants moyens de défense antiaérienne sont notamment prévus.