Précarité – GELa Halte de nuit en quête de financements
ATS
11.4.2019 - 14:35
Ouverte en urgence le 4 avril dernier par un collectif d'associations, la nouvelle Halte de nuit de Genève a besoin de financement pour continuer à accueillir les plus démunis. Une centaine de personnes s'y reposent chaque nuit.
«Plus de 70 bénévoles sont inscrits jusqu'au 15 avril pour faire fonctionner cet espace de répit», a indiqué jeudi matin Valérie Spagna de l'Armée du Salut. Passé cette date, il faudra salarier des travailleurs sociaux expérimentés pour gérer le lieu, ce qui correspond à 13'000 francs par semaine.
Des fonds ont été trouvés pour assurer l'ouverture de la Halte de nuit jusqu'au 29 avril, a précisé Alain Bolle, directeur du Centre social protestant (CSP). Le collectif demande jeudi formellement au canton et aux communes genevoises de débloquer le financement nécessaire. Selon ses estimations, il faudrait un million pour une ouverture à l'année.
La Halte de nuit doit continuer son travail 365 jours par an, le temps que de nouveaux dispositifs se mettent en place, souligne le collectif. «C'est un premier pas vers le respect des droits de la dignité des personnes fragilisées», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Espace sécurisé
La Halte de nuit a été installée en un temps record dans les locaux du Caré, un lieu d'accueil de jour situé dans le sous-sol d'une église aux Acacias. Des matelas sont à disposition dans cette grande salle qui reste ouverte toute la nuit. L'objectif est de proposer un espace sécurisé pour ceux qui n'ont d'autre perspective que la survie au quotidien.
Les associations l'ont mise sur pied suite à la fermeture des abris d'hiver mis à disposition par la Ville de Genève. Le 2 avril, elles avaient monté 200 tentes sur la plaine de Plainpalais pour «rendre visible l'invisible».
«Pas une fin en soi»
Il y a beaucoup de colère et de tension chez les usagers avant la fermeture annoncée des hébergements d'urgence hivernaux, relève Linda Zehetbauer, travailleuse sociale au Bateau Genève, l'une des huit associations du collectif. «Il est difficile de faire du travail social avec des personnes qui n'ont pas de toit», constate-t-elle.
Les professionnels sont unanimes: la halte de nuit n'est pas une fin en soi, mais elle répond actuellement à un véritable besoin. Faute de place, les rares lieux qui offrent des hébergements sont condamnés à renvoyer des dizaines de personnes à la rue, relève le collectif. L'hébergement d'urgence de la Galiffe, d'une capacité de 38 places, a ainsi refusé plus de 50 personnes les nuits après la fermeture des abris PC.
Extrait du discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne le 26 avril 2024.
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