Asile La loi sur l'asile ne doit pas être durcie

clsi, ats

17.3.2021 - 11:58

La loi ne doit pas être durcie pour les réfugiés en provenance de pays où sévissent des courants radicaux. Lors d'une session extraordinaire, le Conseil des Etats a balayé mercredi deux motions de sénateurs UDC l'exigeant.

La loi ne doit pas être durcie pour les réfugiés en provenance de pays où sévissent des courants radicaux. (archives)
La loi ne doit pas être durcie pour les réfugiés en provenance de pays où sévissent des courants radicaux. (archives)
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Le premier texte souhaitait priver d'asile les réfugiés originaires d'une région où des courants radicaux et terroristes sévissent fortement ou dont l'identité n'est pas attestée. La deuxième motion demandait que ces même personnes soient placées dans des centres fermés ou surveillées en permanence le temps d'établir qu'elles ne représentent aucune menace.

En 2020 et 2021, un maximum de 1600 réfugiés particulièrement vulnérables doit pouvoir être admis en Suisse. Or, 80% de ce contingent concerne des groupes de personnes en provenance de régions en crise au Moyen-Orient, a déclaré le motionnaire Werner Salzmann (UDC/BE). «Il faut à tout prix éviter que des personnes radicalisées n'empruntent cette voie pour rejoindre la Suisse.»

Exclure par principe des personnes qui ont justement fui le radicalisme qui sévit dans leur région irait à l'encontre des principes humanitaires sur lesquels les programmes de réinstallation reposent, a répondu la ministre de la justice Karin Keller-Sutter.

Par ailleurs, il existe déjà de nombreuses mesures dans la procédure actuelle afin de garantir la sécurité de la Suisse. Les sénateurs ont rejeté la première motion par 34 voix contre 6.

Pas d'emprisonnement

Pas question non plus d'enfermer les personnes visées par les textes. Le Conseil des Etats a rejeté le second texte par 33, voix contre 6. La majorité des demandeurs d'asile n'ont aucun lien avec les groupes radicaux, a rappelé la conseillère fédérale. Les mesures voulues par l'UDC sont par ailleurs contraires au droit national et international.

Aujourd'hui, les requérants d'asile peuvent se déplacer librement pendant l'examen de leur demande, a indiqué le motionnaire Marco Chiesa (UDC/TI). Le gouvernement doit mieux prendre en compte le danger que peuvent représenter des terroristes dissimulés parmi les migrants, a-t-il plaidé en vain.

La menace terroriste est une réalité, mais il s'agit d'un autre débat, a répondu Mme Keller-Sutter. Le 13 juin, la population devra justement voter sur un projet de loi visant à combler une lacune dans le domaine.

Lundi, le National a également rejeté deux motions identiques lors d'une session extraordinaire.