Denrées alimentaires La loi doit mieux protéger la santé des consommateurs

cc, ats

31.1.2023 - 10:25

La santé de la population, notamment celle des enfants, doit être mieux protégée dans la loi sur les denrées alimentaires, actuellement en révision. C'est l'avis des alliances de consommateurs des trois régions linguistiques.

L'Alliance demande notamment une révision des quantités maximales autorisées pour les additifs nitrés. Principalement utilisés dans la fabrication de produits carnés saumurés (saucisses, jambon, charcuterie, etc.), ceux-ci ont en effet un caractère génotoxique et cancérogène.
L'Alliance demande notamment une révision des quantités maximales autorisées pour les additifs nitrés. Principalement utilisés dans la fabrication de produits carnés saumurés (saucisses, jambon, charcuterie, etc.), ceux-ci ont en effet un caractère génotoxique et cancérogène.
ATS

Keystone-SDA, cc, ats

La Fédération romande des consommateurs (FRC) et ses pendants alémaniques de Konsumentenschutz et tessinois de ACSI ont participé au projet de révision de 23 ordonnances relatives à la loi sur les denrées alimentaires, actuellement en consultation, indiquent-elles mardi.

Si ce projet propose des améliorations en termes de transparence et d'information, des corrections sont encore nécessaires pour protéger la santé des consommateurs, considèrent-elles.

Allergènes et produits ultra transformés

Ainsi, le projet prévoit des allégements en matière de déclaration des allergènes. L'Alliance demande que des solutions soient trouvées pour que les personnes souffrant d'allergies soient correctement informées et, s'agissant des produits de boulangerie, puissent profiter aussi du pain le moins cher lorsque c'est possible.

La FRC constate par ailleurs qu'un nombre conséquent d'enzymes élaborés à l'aide de microorganismes génétiquement modifiés sont désormais autorisés pour la fabrication du pain. Elle déplore que ce produit «naturel» puisse contenir autant de substances qui ne sont en plus pas indiquées dans la liste des ingrédients.

Elaborés de cette manière, ces pains deviennent ainsi des aliments ultra transformés et cette information échappe totalement au consommateur au moment de l'achat, note-t-elle.

En outre, si la FRC est satisfaite de la mise en place de critères quant aux mentions sur le chocolat permettant d'éviter des allégations trompeuses, elle demande une adaptation concernant l'ajout de substances aromatisantes dans les fromages. Cela afin de garantir des produits les plus naturels qui soient.

Produits destinés aux sportifs

L'Alliance salue la proposition d'extension de certaines déclarations aux articles destinés aux sportifs, mais déplore le fait que l'indication des valeurs nutritionnelles ne soit plus obligatoire.

Ces produits sont en effet achetés en quantités importantes par d'autres consommateurs, et il est essentiel que les valeurs nutritionnelles leur soient connues.

L'Alliance s'oppose également à la proposition de suppression des valeurs maximales de différents contaminants. Le principe de précaution n'est à son avis pas suffisamment pris en compte dans les cas de l'arsenic, du plomb, du cadmium et des substances indésirables qui peuvent se former lors de la production d'huiles et de graisses végétales.

Additifs cancérogènes dans la viande

L'Alliance demande aussi une révision des quantités maximales autorisées pour les additifs nitrés. Principalement utilisés dans la fabrication de produits carnés saumurés (saucisses, jambon, charcuterie, etc.), ceux-ci ont en effet un caractère génotoxique et cancérogène.

Chez certains enfants et adolescents, l'exposition aux nitrites notamment par les produits carnés dépassent la dose journalière admissible, souligne l'Alliance.

Points positifs

Parmi les points positifs, les associations de consommateurs saluent l'introduction de l'indication obligatoire de la teneur des apports en sucre et acides gras saturés. Cela d'autant que le sucre est désormais ajouté en quantité significative dans de très nombreux produits transformés.

L'obligation de déclaration du pays de fabrication des produits de boulangerie est aussi saluée, afin de distinguer les produits suisses des importés, généralement meilleur marché mais souvent acheminés sous forme congelée et/ou précuite. Les clients n'en sont pas forcément conscients. La déclaration proposée est aussi pertinente pour la branche des boulangers suisses.

Autre bon point, l'introduction d'une mesure contre le gaspillage alimentaire. Les produits de boulangerie sont parmi les premiers concernés, le pain étant la denrée la plus jetée.