Crise à Nyon La municipale verte Elise Buckle fait recours contre sa suspension

sj, ats

15.3.2022 - 09:24

La municipale verte Elise Buckle fait recours contre sa suspension de l'exécutif de la Ville de Nyon (VD), décidée début février par le Conseil d'Etat vaudois, a-t-elle indiqué au journal La Côte de mardi. Elle avait jusqu'au 16 mars pour se prononcer.

La conseillère municipale Elise Buckle photographiée avant la séance extraordinaire du Conseil communal de la ville de Nyon le lundi 31 janvier 2022 au Théâtre de Marens à Nyon. (archives)
La conseillère municipale Elise Buckle photographiée avant la séance extraordinaire du Conseil communal de la ville de Nyon le lundi 31 janvier 2022 au Théâtre de Marens à Nyon. (archives)
KEYSTONE

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«Je considère cette mise à l'écart comme une injustice et j'ai hâte de me remettre au travail pour ma ville», déclare-t-elle dans une interview au quotidien. La Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal devrait se prononcer dans les prochaines semaines. Mme Buckle précise que «la question» d'une demande d'effet suspensif comme la loi l'autorise «est en cours d'examen».

Le Conseil d'Etat avait décidé le 9 février de suspendre la municipale verte de ses fonctions à l'exécutif avec effet immédiat et ce jusqu'au 30 juin prochain au plus tard. Le gouvernement disait appuyer sa décision sur celle du Ministère public (MP) qui a ouvert une procédure pénale à l'encontre de l'élue nyonnaise pour violation du secret de fonction.

Au journal La Côte, Elise Buckle confie son envie de retravailler avec ses collègues municipaux. «Je reste de nature optimiste. Je crois en la nature humaine et suis convaincue que nous saurons travailler ensemble de façon professionnelle. Nous devrons tourner la page et prendre un nouveau départ en nous concentrant sur les projets d’avenir pour la Ville de Nyon et ses habitants. Mais il faudra sans doute passer par une vraie médiation».

Pour l'instant, elle ne peut plus siéger en séance de Municipalité, ne peut pas signer des actes au nom et pour le compte de l'exécutif nyonnais et n'a pas le droit d'assister aux séances du Conseil communal. L'élue se voit par ailleurs retirer son dicastère. La décision rendue n'entraîne en revanche pas la suppression de ses indemnités.

Suspension rare

L'élue en charge des ressources humaines a fait l'objet au mois de décembre 2021 d'une plainte pénale de la part de la Municipalité nyonnaise pour violation du secret de fonction. Ses six collègues lui reprochent d'avoir fait fuiter des informations confidentielles dans le cadre de l'enquête administrative lancée l'été dernier à la suite de dysfonctionnements et de conflits de personnes minant l'administration communale.

L'exécutif nyonnais, mené par le syndic Daniel Rossellat, avait demandé dans la foulée au Conseil d'Etat de suspendre Mme Buckle de ses fonctions au sein du collège. Les conclusions du rapport d'enquête ont été gardées secrètes jusqu'à ce que la section vaudoise du Syndicat des services publics (SSP) en publie des extraits fin janvier, accusant au passage l'exécutif de vouloir «étouffer» la crise et dénonçant des «mensonges».

Une séance extraordinaire du Conseil communal a été nécessaire pour essayer de calmer les esprits et d'y voir plus clair, durant laquelle la Municipalité a été assiégée de questions. Des erreurs ont été reconnues et des précisions données sur le coût de la crise, estimé à 280'000 francs jusqu'ici.

La suspension d'un membre d'un exécutif communal est plutôt rare. Depuis l'introduction de cette possibilité en 2013 lors de la révision de la loi sur les communes vaudoises, cela n'est arrivé que trois fois, dans le cadre de la crise au sein de la Municipalité de Vevey ayant touché consécutivement trois municipaux.