Coronavirus Une population impatiente soutient le Conseil fédéral

hl, ats

18.3.2021 - 19:32

hl, ats

Plus de deux Suisses sur trois souhaitent une réouverture des terrasses d'ici la fin mars et un peu plus de la moitié celle des restaurants dans leur entier, selon un nouveau sondage SSR publié jeudi. Par ailleurs, la confiance envers le Conseil fédéral remonte.

Une majorité des personnes interrogées sont favorables à une réouverture des restaurants.
Une majorité des personnes interrogées sont favorables à une réouverture des restaurants.
ATS

Après plus d'une année de pandémie, la population semble s'impatienter de plus en plus. Ils sont même 41% à revendiquer une réouverture des terrasses immédiatement, d'après le septième sondage sur la pandémie réalisé par Sotomo pour le compte de la SSR.

Seuls 22% sont prêts à attendre avril, et 10% plus tard. Quant à l'ensemble des restaurants, alors que 53% souhaitent une réouverture à la fin mars, 25% sont prêts à attendre avril et 22% plus tard. Ce sont surtout les sympathisants de l'UDC – à près de 70% – qui soutiennent une reprise directe de ces lieux de restauration. Ceux des autres partis réclament majoritairement une réouverture entre la fin mars et avril.

L'envie de réorganiser des rencontres privées à plus de 5 personnes se fait également de plus en plus pressante. Une large majorité des participants au sondage veut pouvoir le faire avant le mois d'avril, soit 35% sans attendre et 28% d'ici deux semaines, précise la SSR.

Confiance en hausse

Malgré cette impatience, la confiance de la population envers le Conseil fédéral concernant sa gestion de la crise a augmenté, après une baisse record en janvier. Le taux de personnes convaincues ou plutôt convaincues par le travail du gouvernement a gagné 15 points de pourcentage et atteint désormais 49%.

Les auteurs du sondage expliquent cette évolution par l'effet positif des mesures prises par les autorités en début d'année sur la réduction du nombre de cas. Une confiance qui se reflète sur l'ensemble des bords politiques, à l'exception des votants de l'UDC.

La tendance s'est d'ailleurs inversée chez ces derniers: alors qu'ils étaient 54% à soutenir le Conseil fédéral en mars 2020, ils sont aujourd'hui 69% à déplorer sa gestion de la pandémie, selon la SSR.

Le moral se dégrade

Un an après le début de la crise, le moral de la population n’a jamais été aussi mauvais. Même si six personnes sondées sur dix affirment encore aller actuellement bien ou très bien, c’est clairement moins qu’au début de l’année (-9 points) et très nettement moins qu’avant la pandémie (-33 points). Le précédent creux datait d’octobre 2020, au moment de la deuxième vague.

La lassitude à l’égard des mesures de restriction, les incertitudes liées à la situation sanitaire ainsi que les revers de la campagne de vaccination semblent peser fortement sur l’humeur des Suissesses et des Suisses. Au total, 13% des sondés reconnaissent un certain mal-être, contre moins de 2% avant la crise. Toutes les classes d’âge suivent la même tendance, mais les jeunes sont clairement davantage touchés.

Il n'est ainsi pas étonnant si la population relâche la pression en matière de distanciation sociale. On comptabilise désormais en moyenne plus de 18 contacts étroits (défini comme un contact à moins de 1,5 mètre pendant au moins 15 minutes) à l’extérieur du domicile par semaine, dont six sans masque. Un quart des Suisses signale avoir plus de 21 contacts étroits par semaine.

Ces niveaux se rapprochent de ceux constatés au début de la deuxième vague en octobre dernier, lorsque les personnes sondées déclaraient quelque 21 contacts étroits hebdomadaires en moyenne. Lors de la première vague au printemps 2020, les Suisses avaient très fortement réduit leurs fréquentations sociales, cet indicateur atteignant un creux à trois contacts étroits par semaine.

Vaccination mieux acceptée

Plus de la moitié des personnes interrogées ont déjà été vaccinées contre le Covid-19 ou sont prêtes à le faire. En octobre dernier, seuls 16% des sondés disaient vouloir se faire vacciner dès que possible et ils étaient 41% dans ce cas au début de l’année.

A l’inverse, à l’heure actuelle, un Suisse sur cinq exclut totalement de se faire inoculer le vaccin, en baisse de 4 points depuis janvier. Un peu moins de 30% de la population est encore indécise ou attend davantage d’informations avant de se déterminer.

C’est en Suisse romande que la résistance est la plus forte, devant la Suisse alémanique puis le Tessin. Les femmes et les jeunes sont plus réticents à se faire inoculer le vaccin que les hommes ou les personnes plus âgées.

L'enquête s'est déroulée du 9 au 15 mars. Quelque 49'909 personnes de toute la Suisse ont été évaluées. Selon Sotomo, la représentativité est comparable à un échantillon aléatoire avec une marge d'erreur de plus ou moins 1,1 point de pourcentage.