Suisse La protection civile mise sur les drones et forme des pilotes à leur utilisation

25.9.2018

Pour pouvoir évaluer rapidement la situation depuis les airs en cas de catastrophes, de plus en plus d'organisations de protection civile misent sur les drones. Dans le canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures, huit membres de la protection civile sont actuellement formés au pilotage de drones.

«Matrice 200», un drone de près de quatre kilos, trône sur le site de la protection civile du canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures, à Teufen (AR), tel un gros insecte noir. Le pilote, le caméraman et l'opérateur radio se préparent pour l'exercice. Une fois les vérifications de mise effectuées, le drone est «ready to fly».

Sous les yeux de l'instructeur Ueli Sager, le drone à quatre rotors prend de l'altitude et se dirige vers le lieu du «sinistre», composé pour l'occasion d'une maison partiellement détruite et d'éboulis. Le soleil brille et la caméra orientable fixée au drone délivre des images d'une grande netteté au caméraman.

Même de nuit et par temps de pluie

«Ce dont nous avons besoin, c'est d'images et de vidéos de bonne qualité, même par mauvais temps», explique Samuel Signer, commandant de la protection civile du canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures. Les drones peuvent également voler de nuit et par temps de pluie. Seuls le brouillard épais, la grêle et le vent fort peuvent rendre toute intervention impossible.

Le canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures fait partie des premiers cantons à disposer d'un groupe de protection civile entièrement dédié aux drones. Il devrait être opérationnel d'ici début 2019. La «flotte» se compose du grand drone noir Matrice, d'un appareil blanc de plus petite taille, de divers équipements et d'un coffre de rangement. Prix: environ 15'000 francs.

Pendant une semaine, six membres de la protection civile du canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures ainsi que deux collègues du canton de Nidwald vont être formés au pilotage de drones. Au programme, beaucoup de théorie – droit aérien, météorologie, pilotage, aérodynamique ou encore technique de navigation aérienne – ainsi qu'une formation pratique. Même le comportement humain en situation de stress sera abordé.

Mieux qu'un hélicoptère

À la fin de la semaine, les huit participants passeront l'examen «Due» de la Fédération Suisse des Drones Civils (FSDC), qui attestera de leurs compétences professionnelles. L'instructeur Ueli Sager, président de la FSDC, est lui-même un professionnel du domaine. Sa société, Remote Vision, propose aux secteurs de l'agriculture et de l'industrie de recourir aux drones.

Ueli Sager explique qu'en cas de catastrophes, notamment de glissements de terrain, d'inondations, de crues ou d'incendies, où il existe un risque élevé d'effondrement, les drones peuvent permettre à la protection civile d'évaluer la situation rapidement et sans danger. Les caméras délivrent des images en haute résolution.

Jusqu'à présent, ce sont souvent des hélicoptères qui intervenaient dans de telles situations. Cependant, ces derniers sont beaucoup plus chers et dépendants de la météo que les drones. À l'avenir, les pilotes de drones de la protection civile devront chaque année rafraîchir leurs connaissances dans le cadre de cours de recyclage et d'exercices pratiques.

Quelque 170 professionnels licenciés

Le «job» de pilote de drones jouit d'une grande popularité auprès des personnes servant dans la protection civile. Les pilotes passent une évaluation et sont sélectionnés parmi 15 candidats. Comme la licence «Due» leur offre également des avantages sur le plan privé, ils doivent débourser eux-mêmes les 200 francs que coûte la formation. D'après Ueli Sager, seules 170 personnes détiennent cette licence en Suisse.

À titre de comparaison, quelque 100'000 drones ont déjà été vendus en Suisse. D'après l'instructeur de pilotage, on ne sait pas combien d'entre eux survolent effectivement les champs, les villages et les villes. Pour l'instant, leur utilisation reste peu réglementée. D'ailleurs, nombreux seraient les pilotes de drones amateurs à ne pas disposer de connaissances suffisantes.

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