Libre circulation La recherche menacée par l'initiative UDC

ATS

27.8.2020 - 10:31

L'initiative de l'UDC sur l'immigration de masse menace la recherche, la formation et les emplois en Suisse, ont répété les responsables du domaine jeudi à Berne (archives).
L'initiative de l'UDC sur l'immigration de masse menace la recherche, la formation et les emplois en Suisse, ont répété les responsables du domaine jeudi à Berne (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Les hautes écoles et les responsables de la recherche et de l’innovation ont dit jeudi tout le mal qu'ils pensaient de l’initiative UDC «Pour une immigration modérée». Ce texte met en péril le pôle économique et scientifique helvétique, ont-ils relevé.

Le Conseil des EPF, swissuniversities, le Fonds national suisse, Innosuisse – Agence suisse pour l’encouragement de l’innovation – et les Académies suisses des sciences rejettent l’initiative dite de limitation, ont indiqué leurs responsables réunis devant la presse à Berne.

Un oui le 27 septembre mettrait fin à la libre circulation des personnes, entraînant la résiliation de l’accord sur la recherche conclu avec l’Union européenne (UE). Cela aurait des conséquences dramatiques pour la formation, la recherche et l’innovation en Suisse, dont les acteurs ont besoin de la libre circulation des personnes.

Programmes de recherche

Pour maintenir leur position de pointe à l’échelle mondiale, ceux-ci doivent être en mesure de recruter les meilleurs chercheurs en Suisse et à l’étranger. C'est le cas par exemple pour la recherche d’un vaccin contre le coronavirus.

L’initiative menace en outre la participation de la Suisse aux programmes de recherche de l’UE. Cela aurait un impact dévastateur également sur l’emploi, et notre pays serait privé d’un savoir-faire considérable et d’un réseau international irremplaçable, selon ces organisations.

Les universités et instances de recherche européennes sont les principaux partenaires de l’économie suisse, loin devant les Etats-Unis ou l’Asie.

Pour Claudia Appenzeller, secrétaire générale des Académies suisses des sciences, «les projets de collaboration doivent regrouper des partenaires issus des hautes écoles, des PME et/ou de l’industrie qui poursuivent un objectif commun. A elle seule, la Suisse ne peut pas offrir toutes ces perspectives, c’est pourquoi les programmes-cadres de recherche européens constituent une chance extraordinaire».

Un scénario à ne pas reproduire

Les acteurs du domaine ont déjà eu il y a six ans un aperçu de ce que signifierait un oui à l’initiative dite de limitation. Après l’acceptation de l’initiative «Contre l’immigration de masse», la Suisse a été exclue des programmes de recherche européens, d’abord totalement puis partiellement.

A la suite de cela, les chercheurs suisses ont participé à nettement moins de projets internationaux et ont reçu moins de fonds de l’UE. Le pôle scientifique suisse a également perdu de son attractivité à l’échelle mondiale. Les répercussions sur le secteur scientifique ont été très importantes et se font encore sentir aujourd’hui.

«Nous ne pourrons relever les défis planétaires comme le changement climatique que si les meilleures équipes de recherche européennes collaborent de manière rapide et efficace», a conclu Angelika Kalt, directrice du Fonds national suisse.

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