VotationsLa sécurité en jeu sans les avions de combat
ATS
20.7.2020 - 06:45
Le commandant des forces aériennes suisses, Bernhard Müller, met en garde contre les faiblesses de la sécurité en Suisse, en cas de rejet des nouveaux avions de combat. Selon lui, il n'y a pas de plan B à leur achat, soumis à votation le 27 septembre prochain.
«Un 'non' remettrait en question la conception de l'armée et donc tout le concept de la sécurité de la Suisse», affirme le divisionnaire de 63 ans dans un entretien au journal alémanique.
Il ne s'agit pas de l'existence ou non de l'armée de l'air, ajoute-t-il. «Nous parlons de l'après 2030». En cas de rejet, le Conseil fédéral et le Parlement devront analyser les raisons du «non», a-t-il poursuivi. «Ce n'est qu'à ce moment-là que l'on pourra définir les lignes du futur».
Coûts d'investissement
Interrogé sur le montant réel à payer pour les nouveaux avions de combat, le chef de l'armée de l'air note qu'il a toujours été question de coûts d'investissement. «Cela représente six milliards pour les avions, l'armement ou les simulateurs. Il y aura un vote à ce sujet».
«Mais si l'on parle du cycle de vie de 30 ans [d'un avion de combat, ndlr], bien sûr, les coûts totaux de fonctionnement et de maintenance doivent être ajoutés», a-t-il expliqué. La facture va dès lors augmenter énormément, lâche-t-il. L'armée recherche l'appareil «qui présente le meilleur rapport coût-bénéfice, non seulement au niveau de l'acquisition, mais aussi sur toute sa durée de vie», souligne-t-il.
Les avions de combat actuels de l'armée suisse, des F/A-18 et des Tiger, arriveront à la fin de leur durée d’utilisation au plus tard vers 2030. Quatre modèles ont été évalués entre avril et juin 2019 à Payerne (VD) pour les remplacer: le Rafale du groupe français Dassault, l'Eurofighter d'Airbus et deux avions e successeur du FA-18, le Super e successeur du FA-18, le Super Hornet de Boeing, et le F-35A de Lockheed-Martin.
Le 27 septembre, les Suisses ne se prononceront ni sur le modèle d'avion ni sur leur nombre, mais uniquement sur le principe de l'achat. Le Conseil fédéral se choisira le type de jet après le scrutin populaire.