Santé La situation s'est stabilisée en 2021 pour la malaria dans le monde

sn, ats

8.12.2022 - 12:01

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est inquiète des défis qui menacent la progression contre la malaria dans les différents pays (archives).
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est inquiète des défis qui menacent la progression contre la malaria dans les différents pays (archives).
ATS

La situation de la malaria dans le monde n'a pas encore retrouvé en 2021 sont état d'avant la pandémie. Mais après une augmentation des décès en 2020 en raison des perturbations de la prévention, le nombre a un peu reculé en 2021.

Keystone-SDA, sn, ats

Au total, il s'est établi à moins de 620'000, contre 625'000 l'année précédente, dit le rapport publié jeudi à Genève par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais il reste loin des 560'000 environ d'avant le coronavirus.

En revanche, le nombre de nouveaux cas s'est étendu pour passer de 245 à 247 millions. Mais la progression est bien moins importante qu'au début de la pandémie où elle avait atteint 13 millions d'infections supplémentaires sur un an.

«Les pays affectés par la malaria ont redoublé d'efforts et ont pu atténuer les pires impacts», a estimé le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus qui mentionne de «nombreux défis». De son côté, le chef provisoire du programme mondial contre la malaria au sein de l'organisation Pascal Ringwald parle d'un nombre «convergent de menaces» pour les efforts contre la maladie. Mais malgré les perturbations, la plupart des pays ont pu maintenir les tests et la prise en charge pendant la pandémie.

Afrique surtout affectée

Comme toujours, la pathologie est observée surtout en Afrique. Avec près de 240 millions de cas et environ 593'000 décès, cette région a rassemblé 95% des contaminations et 96% des nouvelles victimes.

Selon l'OMS, les perturbations des prestations pendant les deux premières années de pandémie a provoqué 63'000 décès supplémentaires et 13 millions d'infections. Malgré un ralentissement depuis quelques années, l'incidence a largement reculé en une vingtaine d'années, de plus d'un quart pour atteindre 59 pour mille habitants exposés à la menace de la malaria.

De même, le taux de mortalité a diminué de moitié, à moins de 15 pour 100'000 personnes. Mais ces deux chiffres sont inférieurs de 48% à l'objectif qui avait été établi. Rien que pour 2020 et 2021, plus de 350 millions de cas ont pu être évités, de même que près de 2 millions de décès.

Et pour autant, l'objectif de réduire de 90% la prévalence et les décès d'ici 2030 reste loin d'être atteint. Le premier semble atteignable mais il faudra lutter pour le second, admet un responsable de l'OMS.

L'organisation a lancé en 2021 une initiative pour soutenir 25 pays et territoires pour éliminer la malaria d'ici 2025. Une augmentation de 30% des cas dans ces régions a toutefois été observée, même si près de deux tiers de ces territoires poursuivent leur avancée vers cet objectif. Près d'une trentaine de pays ont observé moins de dix cas en 2021.

Vaccination attendue en 2023

L'année 2021 a également accéléré le recours au premier vaccin contre la malaria au Ghana, au Kenya et au Malawi. Près de 370'000 enfants ont été immunisés. Des dizaines de pays africains au total souhaitent désormais utiliser celui-ci et quelques-uns parmi eux vont lancer des campagnes en 2023 qui devraient atteindre des millions de personnes.

D'autres vaccins sont en cours de fabrication et de nouveaux tests devraient améliorer l'efficacité de la prévention et des soins. Le changement climatique a lui un effet sur les populations vulnérables déjà exposées à la malaria et une propagation à des régions qui n'ont plus de cas n'est pas à exclure, dit le responsable de l'OMS.

L'organisation appelle encore à étendre l'investissement contre la malaria. Le financement a augmenté l'année dernière, à environ 3,5 milliards de dollars, mais il en faut 7,3 milliards. Et d'ici 2030, il faudra près de 10 milliards de francs.