Malgré un «revers» ukrainienLa Suisse affiche son soutien à l'OSCE
sn, ats
4.5.2023 - 16:30
La Suisse a affiché jeudi son soutien à l'OSCE devant le Conseil de sécurité de l'ONU, malgré un échec sur l'Ukraine. Ignazio Cassis a estimé que cette institution, dont une mission a parlé le même jour de crimes contre l'humanité par la Russie, est indispensable.
sn, ats
04.05.2023, 16:30
04.05.2023, 17:05
ATS
«Oui, la guerre en Ukraine est un sérieux revers» pour l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), a dit le conseiller fédéral, qui présidait pour la seconde fois une réunion du Conseil à New York.
Comme d'autres, Berne n'avait pas été tendre avec celle-ci au début du conflit ukrainien. Mais M. Cassis a rappelé que l'OSCE était la plus grande organisation régionale de sécurité au monde, qui rassemble tous les acteurs du conflit, y compris la Russie. Un format qui la rend indispensable, a-t-il affirmé lors de ce dialogue sur la collaboration entre l'organisation et l'ONU, qui fête ses 30 ans cette année.
Et le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) d'ajouter qu'il revient à «tous» de «préserver la capacité d'action de l'OSCE». Comme très souvent depuis plus d'un an, le conseiller fédéral a appelé la Russie à «mettre un terme à cette agression» et à retirer ses troupes.
Rapport accablant contre la Russie
«Cette guerre a déjà provoqué trop de souffrances», affirme-t-il. Il a rendu hommage aux millions de victimes en Ukraine et aux nombreuses personnes affectées dans le monde par les conséquences, notamment économiques, du conflit.
Les composantes derrière l'OSCE doivent rester au centre de la sécurité en Europe, a également estimé le chef de la diplomatie suisse. La Confédération s'engage pour que le droit l'emporte. Parmi les mandats de l'organisation, un mécanisme dit de Moscou surveille la situation des droits humains, comme actuellement en Ukraine.
Or, comme les enquêteurs indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme avant elle, une mission d'experts de l'OSCE a estimé jeudi que les déportations forcées d'enfants ukrainiens vers la Russie constituaient des «crimes contre l'humanité». Kiev a salué le rapport et réitéré son appel à Moscou à rendre les enfants ukrainiens à leurs proches.
Russie et Chine contre Occidentaux
Mercredi, le conseiller fédéral avait présidé pour la première fois une discussion devant l'organe le plus important du système onusien. Lors d'un débat ouvert sur les efforts pour rétablir la confiance pour une paix durable, il a insisté sur le besoin d'oeuvrer ensemble.
Mais sans surprise, parmi les plus de 70 délégations qui se sont exprimées mercredi, la Russie a répété ses assauts contre une communauté internationale contrôlée, selon elle, par les Occidentaux. Un message qu'elle assène très régulièrement depuis plusieurs mois, y compris lorsqu'elle a présidé le Conseil juste avant la Suisse.
Lors de la réunion de mercredi, son allié chinois s'en est aussi pris aux Etats-Unis et à l'OTAN, responsables selon lui des tensions internationales actuelles. Un climat qui fait douter Washington de la possibilité d'appliquer le Nouvel Agenda pour la paix que doit présenter le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.