Séisme La Suisse demande un briefing au Conseil de sécurité de l'ONU

sn, ats

10.2.2023 - 11:45

La Suisse devrait avoir à convaincre la Russie dans les prochains jours d'élargir le mécanisme d'aide transfrontalière entre la Turquie et la Syrie (archives).
La Suisse devrait avoir à convaincre la Russie dans les prochains jours d'élargir le mécanisme d'aide transfrontalière entre la Turquie et la Syrie (archives).
ATS

La Suisse demande un briefing au Conseil de sécurité de l'ONU à New York après le séisme. L'ONU veut des points de passage supplémentaires pour l'aide entre la Turquie et la Syrie, une thématique dont Berne est co-responsable des négociations.

10.2.2023 - 11:45

«La Suisse est en contact étroit avec les acteurs humanitaires sur place ainsi qu'avec le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA)», a affirmé à Keystone-ATS le chef de la communication du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Nicolas Bideau. «Elle a demandé à la présidence maltaise du Conseil de convoquer le plus rapidement possible – en début de semaine prochaine – un briefing» du chef d'OCHA Martin Griffiths qui doit se rendre ce week-end dans la région.

Devant la presse à New York, l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl a estimé que «la situation humanitaire n'a cessé de se détériorer» depuis des années. Les victimes, les sans-abri et les températures froides font augmenter les besoins, a-t-elle dit au côté de son homologue brésilien.

Les deux pays ont été en contact avec les ambassadeurs des autres pays du Conseil depuis lundi. «Toutes les modalités de réponse» pour une assistance, qu'elles soient au-delà de la ligne de front ou transfrontalières, doivent être garanties, a dit Mme Baeriswyl.

Succès récemment

Il y a un mois, la Suisse avait pu revendiquer un premier succès au Conseil, en obtenant, à la dernière minute, le renouvellement pour six mois de l'aide transfrontalière. Cette question est l'objet depuis des années, à chaque fois, de tensions entre Occidentaux et la Russie.

Or le séisme a changé la situation. «Nos stocks doivent être réapprovisionnés», a affirmé à la presse à Genève une responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la région. «Nous appelons toutes les parties à une révision de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU», ajoute-t-elle aussi.

La Turquie a annoncé être prête à ouvrir de nouvelles voies. «Nous sommes prêts à faciliter des accords pour davantage d'action par le Conseil si c'est requis», dit Mme Bariswyl. Après un appel du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à l'unité, l'ambassadeur brésilien a estimé de son côté qu'il était difficile de taper sur le Conseil de sécurité.

Millions de sans-abri

Actuellement, seul un point de passage est fonctionnel vers le nord de la Syrie et a été endommagé pendant plusieurs jours en raison du séisme. Mais il en faut davantage, selon la responsable de la PAM. Un convoi de six camions, prévu avant le désastre, a pu passer jeudi pour Idlib. Un autre d'une quinzaine de véhicules pour une aide à plusieurs milliers de personnes a suivi vendredi, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Une aide prépositionnée, de la nourriture prête à être consommée, a pu être donnée à environ 25'000 personnes dans le nord-ouest. Sur toute la Syrie, 100'000 autres pourront la recevoir dans les prochains jours. Et des repas qui doivent être cuisinés sont prévus pour près d'1,5 million de personnes. Mais il faut davantage, a aussi ajouté la responsable du PAM.

De son côté, un représentant du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) affirme aussi que des convois d'aide onusienne peuvent être acheminés des territoires contrôlés par les autorités vers d'autres régions. «Le gouvernement l'a accepté», selon lui. Il a ajouté que plus de 5 millions de personnes étaient sans abri en raison du séisme. Comme d'autres responsables de l'ONU, la haute commissaire adjointe pour les réfugiés est attendue dans les prochains jours dans la région.

sn, ats